En cette fin d'année, Alice Gallery a rassemblé la plupart de ses artistes dans une exposition haute en couleurs, à voir jusqu'au 19 décembre.
Pour sa dernière exposition de l'année, Alice Gallery a rassemblé tous ses artistes pour un mash-up joyeux et coloré. Si au départ l'idée était de vider les réserves d'œuvres peu ou pas montrées, le visiteur découvre finalement aux cimaises un grand nombre d'inédits, tout frais sortis des ateliers d'artistes. Dans ce roboratif désordre, on y retrouve bien évidemment les habitués. Nicolas et Jean Jullien, le premier et ses portraits-totem en bois, et le second avec des nouvelles peintures dont une farandole macabre imprégnée de douceur dans ce qui ressemble à un désert. Sophie d'Ansembourg, aussi, aime peindre ces moments de rien du tout où le banal n'est pas un manque mais un baume apaisant. Il y a bien sûr le duo Hell'o, Antoine et Jérôme, qui chacun de leur côté ont réalisé des dessins, comme des nouvelles d'un monde à la mélancolie joyeuse.
Silio Durt et Brecht Vandermeulen n'ont pas grand-chose en commun sinon leur propension baroque à saturer chaque espace disponible de leurs compositions de couleurs antagonistes pour faire vaciller leurs paysages ou leurs personnages dans un vertige visuel. Les masques en céramique de Mon colonel & Spit tirent joyeusement la tronche pour nous faire penser au carnaval avant l'heure. Ils auront d'ailleurs l'honneur de la première exposition de la galerie, l'année prochaine.
Toutes les variations du mouvement post graffiti vibrent dans l'ADN de la galerie, Maya Hayuk, Jeroen Erosie et HuskMitNavn où l'inclassable Rhys Lee et son caniche transgenre participent à cet accrochage festif. Aurélie Gravas, Alicia McCarthy glissent leur abstraction onirique, la première tournée vers l'intérieur, la seconde vers le cosmos. Jeffrey Cheung fait du skateboard, mais il est aussi musicien, c'est sans doute pour ça que ses compositions explorent une sexualité positive au-delà des genres enlacée dans une célébration dionysiaque.
De ses études à la Delft University of Technology, Boris Tellegen a gardé le goût des plans et des perspectives éclatées. Ses minutieuses accumulations de papiers découpés et colorés ressemblent à des plans éclatés en perspective. L'artiste hollandais nous en montre plus dans le deuxième espace de la galerie avec quelques-uns de ses robots d'appartement, une astucieuse étagère de rangement, sans oublier des jeux de cartes, des t-shirts et des écharpes. Passionné de vitesse et de technologie, il a réalisé une accumulation de petites voitures de course rassemblées par couleurs. Dans son garage de récupération, il a glissé quelques automobiles de sa fabrication, aux allures de boîtes à surprise qu'il nous reste à repérer comme dans un dessin de Mais où est Charlie.
See you All
et
Boris Tellegen, A plaything
Alice Gallery
4 rue du Pays de Liège
1000 Bruxelles
Jusqu'au 19 décembre
Du mercredi au samedi de 14h à 18h
www.alicebxl.com
Rédacteur en chef
Il n’imagine pas un monde sans art. Comment sinon refléter et traduire la beauté, la douceur, la sauvagerie et l’absurdité des mondes d’hier et d’aujourd’hui ? Écrire sur l’art est pour lui un plaisir autant qu’une nécessité. Journaliste indépendant, passionné et curieux de toutes les métamorphoses artistiques, il collabore également à Bruzz et COLLECT
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