« La mort est une certitude qui nous confronte à l'incertitude », disait André Stas, qui s'en est allé confronter la camarde ce jeudi à Spa. Il avait 73 ans. À 15 ans, il rencontre André Blavier, qui va lui ouvrir un monde et lui faire découvrir toute une famille d'iconoclastes avec qui il va pouvoir sortir de l'art de la léthargie.
Licencié en philologie romane à l'Université de Liège, c'était un homme de lettres qui cultivait l'humour noir et l'irrévérence. Il se faisait une joie de faire pousser les mauvais mots sur la page blanche, laissant les bons à l'Almanach Vermot. Chercheur de perles langagières, il a excellé dans les aphorismes absurdes, parfois grivois et potaches et qu'il considérait aussi comme les amuse-gueules du philosophe.
Une longue complicité avec Jean Marchetti l'amène à publier de nombreux recueils à La Pierre d'Alun. Je pensai donc je fus, un recueil de ses aphorismes complets, vient d'être publié chez Cactus Inébranlable éditions.
Membre fondateur de l'IIREFL - l'Institut international et d'explorations sur les fous littéraires -, il a participé activement à la joyeuse aventure du Cirque Divers à Liège et au micro de Radio Titanic sur la RTBF.
Se sentant proche des expressions artistiques à la marge, il a travaillé comme animateur au musée d'art différencié à Liège.
Pataphysicien émérite, il a créé l'Opeinpo pour s'imposer des contraintes en arts visuels, et y épuiser toutes les possibilités de l'image.
Homme de mots, il s'est aussi illustré comme homme d'images. Ces enluminures libres, dont Louis Scutenaire disait « un collage de Stas, c’est comme si une éponge morte et saturée d’une eau sale redevenait une créature marine, vivante et fraîche, encore que parfois effrayante. »
En 2017, il expose des dessins chez De Zwarte Panter à Anvers, une pratique devenue essentielle pour lui et avec laquelle il disait « faire surgir ce qui était là et ne demandait qu’à exister. »
André Stas, Je pensai donc je fus, Cactus Inébranlable éditions, 388 pages, 24 €
www.cactusinebranlable.com
Rédacteur en chef
Il n’imagine pas un monde sans art. Comment sinon refléter et traduire la beauté, la douceur, la sauvagerie et l’absurdité des mondes d’hier et d’aujourd’hui ? Écrire sur l’art est pour lui un plaisir autant qu’une nécessité. Journaliste indépendant, passionné et curieux de toutes les métamorphoses artistiques, il collabore également à Bruzz et COLLECT
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