Le 25 mai à Paris, vente exceptionnelle d'une partie de la collection de Marie-Puck Broodthaers, rassemblant d'une part des livres, dessins et objets liés à Marcel Broodthaers et d'autre part des œuvres originales des artistes liés à la galerie bruxelloise de Marie-Puck.
Fille de Marcel Broodthaers, Marie-Puck n'a pas eu une enfance comme les autres. À 11-12 ans, elle lisait Stendhal et Swift. Et c'est chez Sotheby's à Londres que son père l'emmenait pour acheter des livres d'enfants. « Quand un livre lui plaisait, il me donnait un coup de coude pour que je lève la main », raconte-t-elle. Sans moyens pour des baby-sitters, ses parents l'emmenaient partout avec eux. Vernissages, dîners, elle n'a rien manqué, comme cette fameuse performance de Gilbert & George à la Kunsthalle de Düsseldorf, où ils chantaient Under the Arches, debout sur une table, le visage peint en doré.
Quand Marcel Broodthaers meurt en 1976, Marie-Puck a 13 ans. Et ce fut comme une évidence qu'elle consacrerait sa vie à l'art.
Après avoir travaillé pour des galeries et des maisons de vente à New York ou à Londres, elle ouvre sa propre galerie rue Ravenstein, une activité qu'elle exercera de 1996 à 2012. Elle y exposera des artistes comme James Lee Byers, Thierry de Cordier, Piero Manzoni Marina Abramovic ou Jean-Michel Alberola.
Aujourd'hui, elle se sépare d'une partie de sa collection, dont elle confie la vente à Artcurial. Les 230 lots de cette vente sont répartis en deux volets. Avec d'une part un ensemble d'œuvres, de livres et manuscrits liés à son père, et ensuite d'autres œuvres liées à son travail de galeriste.
Parmi les œuvres qui témoignent de la relation fusionnelle entre le père et la fille, on trouvera par exemple une lettre à entête du Département des Aigles, sur laquelle elle a fait des dessins et que son père a « améliorée ».
Parmi les œuvres de Marcel Broodthaers figure Drapeau noir, tirage illimité, une plaque thermoformée réalisée en 1968 (40 000- 60 000 euros) ou encore trois exemplaires de son emblématique Pense-Bête, avec lequel Broodthaers a fait son entrée dans le monde de l'art. Devant le succès limité rencontré par son recueil de poèmes, il décide de mouler les derniers exemplaires dans du plâtre, passant du statut de poète à celui d’artiste (entre 4 000 et 10 000 €).
Parmi les lots consacrés au travail de galeriste de Marie-Puck Broodthaers, on verra notamment Le Zèbre, une toile de Picabia datant de 1909, année charnière pour l’artiste qui entame sa mutation vers la modernité (estimation de 350 000 - 500 000 €). On verra aussi une toile de Georgio Chirico des années 1920 (estimation de 180 000 - 220 000 €) ou un dessin de René Magritte intitulé Cheval (estimation de 25 000 - 35 000 €).
La vente présentera également plus d’une quinzaine d’œuvres de James Lee Byars, artiste qu'elle a représenté et qui fut aussi très proche de son père.
Vente à Paris : jeudi 25 mai 2023
Exposition: mardi 23 et mercredi 24 mai 2023
7 rond-point des Champs-Elysées
75008 Paris
www.artcurial.com
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