Deuxième exposition de Catherine François à la Forest Divonne. La sculptrice belge est connue pour ses grands formats en bronze inspirés de la nature. Cette fois-ci, Catherine François revient d'une certaine manière à ses tout premiers amours : le portrait.
C'est une forêt de visages qui vous attend dans la grande salle lumineuse de la galerie. Chaque buste posé sur un socle, à découvrir en entrant dans cette forêt. Catherine François a démarré sa carrière en dessinant des portraits figuratifs plutôt classiques. En passant à la sculpture, elle a tout d'abord abordé le cheval, puis le visage, pour en venir à la forme libre et abstraite. En travaillant le bronze en grand format, à partir d'une matrice en cire, elle a interrogé les formes de la nature : plage marquée par la marée, aile de papillon, cosse, etc.
L'artiste, qui s'inspire de ce qu'elle trouve lors de longues promenades dans la nature, a commencé à ramasser les nombreux détritus qu'elle trouvait sur la plage : morceaux de filets de pêche, de bidons de plastique, de chaussures, etc. Assemblant ces éléments, elle compose des visages à la fois drôles et tragiques. Ici une joue est esquissée avec la semelle usée d'une tong, là un œil est évoqué avec un bouchon en plastique. Là, un visage est surmonté d'une pièce de bois rouge venant sans doute d'une bateau, ici plusieurs morceaux de plastique coloré construisent un visage cubiste.
Passant de l'un à l'autre, on aime la simplicité de certaines propositions sobres et modernistes, on apprécie le jeu d'équilibre entre plusieurs éléments disparates, on sourit devant l'humour de certains jeux de formes. Un caillou rond comme une balle devient un œil, un autre est agrandi à taille humaine car on y voit un visage. Bandeau de bronze et safran (partie de gouvernail), béton et plastique, verre et bronze. A chaque fois, c'est l'idée du visage qui est abordée. La question du visage. Qu'est-ce qui constitue un visage ? Bien évidemment le crâne, forme structurelle. Mais aussi les yeux, l'arête du nez, la bouche. Ainsi, on peut évoquer un visage uniquement par ces trois éléments-signes : yeux, nez, visage. Ce jeu de formes, ce jeu de signes, c'est à cela que s'adonne Catherine François, en quête de multiples visages, tous singuliers. Parfois avec beaucoup de grâce, parfois moins. Mais l'ensemble est cohérent et attractif. C'est à voir.
Catherine François
Singularités
Galerie La Forest Divonne
66 rue Hôtel des Monnaies
1060 Bruxelles
Jusqu'au 14 mai
Du mardi au samedi de 11h à 19h
galerielaforestdivonne.com
Fondatrice
Voir et regarder l’art. Puis transformer en mots cette expérience première, qui est comme une respiration. « L’écriture permet de transmuter ce que l’œil a vu. Ce processus me fascine. » Philosophe et sculptrice de formation, elle a été journaliste entre autres pour L’Echo, Marianne Belgique et M Belgique. Elle revendique de pouvoir écrire dans un style à la fois accessible et subjectif. La critique est permise ! Elle écrit sur l’art, la politique culturelle, l’évolution des musées et sur la manière de montrer l’art. Elle est aussi artiste. Elle a fondé le magazine Mu in the City en 2014.
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