“Quand vous avez décidé d’être un peintre, il faut vous couper la langue”, a dit Matisse. C’est avec cette phrase que Chantal Ripol vous accueille dans son atelier. Femme de peu de mots, elle nous ouvre les portes de son repaire au dernier étage de sa maison : des toiles inachevées, d’autres finies, accrochées au mur. Deux chevalets, deux tables de travail. Un coin lecture, un mood-board. Chantal Ripol est une amoureuse de la couleur. Ses toiles se déclinent au fil du temps en séries aux motifs récurrents. Aujourd’hui, elle peint des cocottes en papier et des natures mortes aux livres. “La cocotte en papier, c’est un souvenir d’enfance, c’est l’enfance. Elle est apparue petit à petit dans ma peinture et est aujourd’hui un motif important”, dit-elle.
Couleurs, harmonie, douce poésie des compositions. Chantal Ripol ne cherche pas l’esbroufe. “Il n’y a pas de message, explique-t-elle. Je cherche l’équilibre de la composition et des couleurs. Je veux que le tableau touche par lui-même. Pourtant, je crois aussi que des choses se disent de façon inconsciente.” Née à El Masnou (Barcelone) en 1961, elle est licenciée des beaux-arts de l’Université de Barcelone. Elle expose depuis le début des années 1980 en Espagne, au Luxembourg, en France et en Belgique.
Ripol regarde l’histoire de l’art avec passion. Zurbaran, pour les petites natures mortes qu’on trouve dans les coins de ses grandes peintures, pour les plissés et drapés et pour sa gamme de presque blancs. Matisse, pour ses compositions et ses couleurs. Picasso, Juan Gris… L’artiste catalane s’est permis de revisiter certains tableaux de ces maîtres, comme La leçon de piano de Matisse. Etudiant avec attention le tableau, elle en crée un de sa patte. “Ce travail me permet de comprendre la composition et le choix des couleurs. On apprend”, explique-t-elle.
“Je n’ai jamais été attirée par l’abstraction”, poursuit-elle. Des cocottes en papier, des livres, des paysages, des plages... Ripol aborde de nombreux thèmes, avec plusieurs motifs récurrents. Ainsi, sa série de livres, choisis avec soin, leur regroupement constituant un portrait. Elle les installe sur une étagère, les prend parfois en photos. Y ajoute un cocotte, un vase, une petite cage à oiseau.
Chantal Ripol, peintures, Elena Gonzalez, sculptures
Galerie ABC
53 rue Lebeau
1000 Bruxelles
Jusqu'au 1er décembre
Du mercredi au dimanche de 11h à 18h
Fondatrice
Voir et regarder l’art. Puis transformer en mots cette expérience première, qui est comme une respiration. « L’écriture permet de transmuter ce que l’œil a vu. Ce processus me fascine. » Philosophe et sculptrice de formation, elle a été journaliste entre autres pour L’Echo, Marianne Belgique et M Belgique. Elle revendique de pouvoir écrire dans un style à la fois accessible et subjectif. La critique est permise ! Elle écrit sur l’art, la politique culturelle, l’évolution des musées et sur la manière de montrer l’art. Elle est aussi artiste. Elle a fondé le magazine Mu in the City en 2014.
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