En hommage à Antoni Seguí qui s'est éteint ce 26 février à Buenos Aires, nous republions cet article paru lors de son exposition au Salon d'Art en 2018.
Cet artiste argentin né en 1934 vivait et travaillait à Paris depuis les années 1960. Il exposait régulièrement à Bruxelles.
Comme beaucoup d'artistes exposés par Jean Marchetti, Antonio Seguí est bourré d'humour. Son trait et son art de mettre en scène les personnages si reconnaissables lui servent à déployer une vision de la vie pleine de dérision. Rien n'est sérieux dans l'univers de Seguí, sauf le fait de créer sans scène, bien sûr. "Je ne dessine ni pour préparer un tableau, ni pour reproduire une scène réelle. Mais je dessine pour dessiner. Et dessiner est un besoin, cela fait du bien !", dit-il. Tout le secret de ce forcené de la création est dans cette phrase. Dessiner comme on respire, parce qu'il faut cela pour vivre.
Silhouettes dégingandées, chapeau presque obligatoire pour les hommes, les personnages que l'artiste croque sillonnent un monde facétieux, dans lequel on se salue encore quand on se croise. Qu'il dessine, qu'il peigne ou qu'il pratique le collage, Seguí attrape sur le vif des postures, des mimiques, des manières de marcher qui sont devenues sa signature et son style. Plus loin, deux têtes, graphiques, tracées d'un trait franc et direct, se tirent une langue rose fluo. "Dans mon enfance, tout le monde portait un chapeau. Quand j'accompagnais mon père et mes oncles au football, dans des réceptions, à la chasse, tous avaient de très beaux chapeaux, surtout mon père qui était un véritable amateur... de chapeaux allemands, italiens bien sûr et panaméens", écrit Seguí dans la petite publication éditée à 50 exemplaires et signée par l'artiste qui accompagne l'exposition. L'artiste a eu, il y a quelques semaines, les honneurs d'une petite rétrospective à la Fondation Folon à La Hulpe.
Antonio Seguí
Le Salon d’Art
lesalondart.skynetblogs.be
Fondatrice
Voir et regarder l’art. Puis transformer en mots cette expérience première, qui est comme une respiration. « L’écriture permet de transmuter ce que l’œil a vu. Ce processus me fascine. » Philosophe et sculptrice de formation, elle a été journaliste entre autres pour L’Echo, Marianne Belgique et M Belgique. Elle revendique de pouvoir écrire dans un style à la fois accessible et subjectif. La critique est permise ! Elle écrit sur l’art, la politique culturelle, l’évolution des musées et sur la manière de montrer l’art. Elle est aussi artiste. Elle a fondé le magazine Mu in the City en 2014.
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