La galerie Zwart Huis présente Playdate, une exposition de Christophe Coppens.
Christophe Coppens est un artiste et metteur en scène aux multiples facettes. Après avoir évolué dans différents mondes comme la mode, la musique et le design, il se consacre aujourd’hui exclusivement à son travail d’artiste. Son enfance est un thème qui revient régulièrement dans sa pratique, et plus particulièrement encore dans la présente exposition.
Dès l’entrée dans l’espace de la galerie, un singulier fracas vient tinter dans notre oreille. Intrigué, le visiteur pénètre alors dans une petite pièce : embrochée au centre, une masse organique semblable à une viande rôtie, tourne lentement sur elle-même. Ses entrailles sont un enchevêtrement de fils, rubans, grelots, poupées, perles, tissus et ficelles, qui, à chaque fois que la formidable masse se retourne, sont entraînées par son poids dans un bourdonnement de clochettes. C’est donc d’abord par une forme particulière de curiosité que Christophe Coppens nous tient, et nous introduit dans son univers carnavalesque fait de châteaux recomposés, de Blanche-Neige dansant en rondes et de poupées empilées. Une fois notre intérêt piqué (par l’une des innombrables guêpes qui colonisent l'exposition ?), l’imaginaire bascule dans les jeux extravagants construits par l’artiste. Certaines de ces pièces sont de merveilleuses machines cinétiques, d’autres de fabuleux personnages dont la multitude d’yeux vous scrutent malicieusement, ou bien encore des bouches en bas-reliefs grandes ouvertes sur des essaims de guêpes vrombissantes... L’espace mental construit évoque celui de la chambre d’enfant, et les souvenirs qui en ressurgissent légèrement déformés sont ceux du temps passé à inventer inlassablement de nouvelles histoires à partir de rien, ou presque.
Christophe Coppens use ainsi savamment de la matérialité intensément évocatrice des jouets pour convertir leurs énergies en récits contemporains. On navigue entre rêves et cauchemars dans ce pays merveilleux légèrement grinçant, où l’accumulation organisée semble un moyen de conjurer le chaos des choses, et l’angoisse qui peut en surgir. En recouvrant un sens nouveau, les objets trouvés par l’artiste permettent de contrôler la stimulation à outrance de notre environnement, sursaturé de signes.
Dans les œuvres de Christophe Coppens, le grotesque des compositions n’est cependant jamais dénué de poésie, alors que le monstrueux, lui, reste toujours teinté de magie. Pour entrer dans le jeu, rendez-vous à la galerie Zwart Huis, jusqu’au 4 mars...
Christophe Coppens
Playdate
Zwart Huis
690 chaussée de Waterloo
1180 Bruxelles
Jusqu'au 4 mars
Du jeudi au samedi de 14h à 18h
www.galeriezwarthuis.be
Journaliste
Diplômée de l’ERG en Arts Visuels, photographe mais pas seulement, Oriane Thomasson s’intéresse à l’art dans tous ses états, avec une prédilection pour les arts non-européen, le dessin, et la peinture. Passionnée de littérature, l’histoire naturelle et les voyages sont pour elle à la fois une source d’inspiration, et de fascination. Après avoir obtenu l’agrégation en arts plastique, écrire pour Mu in the city sur les expositions qu’elle voit lui permet de partager un regard sur l’art, et son enthousiasme pour les artistes.
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