Nous apprenions, le 22 avril, la mort de Claude Panier, né en 1956, qui se battait depuis un an contre un cancer. Cet artiste bruxellois méconnu, dont tout le travail naît de L'Origine du monde de Courbet, fut à la fois artiste plasticien et poète.
"C'était un grand féministe et un amoureux des femmes, qui le lui ont bien rendu", raconte sa galeriste, Mathilde Hatzenberger. Sa peinture, principalement sur papier, jouait de la transparence et de la superposition avec des papiers claques ou de la cire. Mi-abstrait, mi-figuratif, les motifs qu'il créait, toujours en lien avec la toile de Courbet, avaient aussi un rapport certain avec la scène et le théâtre.
Un temps exposé à la Galerie Damasquine, il fut représenté par la Galerie Faider jusqu'en 2011, puis par Mathilde Hatzenberger qui organisa trois expositions, en 2013, 2015 et 2017.
Depuis 10 ans, il portait le projet de travailler à partir du triptyque d'Uccello La Bataille de San Romano, peint en trois panneaux (dispersés aujourd'hui) d'environ 3 x 2 m, vers 1456. Le peintre y donne libre cours à sa passion pour la perspective mathématique et les formes géométriques. Au départ, Panier voulait aller en résidence dans les trois musées, c'est-à-dire aux Offices à Florence, au Louvre à Paris et à la National Gallery de Londres. A l'annonce de sa maladie, il s'est jeté dans le travail. Son triptyque, nommé De la guerre, qui restera comme son chef-d'œuvre, sera visible trois jours, du 6 au 8 mai, à La Cambre. "Il ne s'agit pas ici de rendre compte d'une bataille de Territoire en particulier mais de stratégies de conquête et du viol des femmes comme Arme de destruction massive, la négation du Corps féminin passé par l'Épée phallique de l'homme en temps de guerre", expliquait-il. Une brève exposition posthume à ne pas manquer.
Claude Panier
De la guerre
La Cambre, Ancienne Imprimerie
6, 7 et 8 mai
Jeudi 6 mai de 15h à 21h
Vendredi 7 mai 15h à 21h
Samedi 8 mai 11h à 20h
Inscription souhaitée, delaguerre.claude.panier@gmail.com
www.facebook.com/events
http://www.claudepanier.com/
Fondatrice
Voir et regarder l’art. Puis transformer en mots cette expérience première, qui est comme une respiration. « L’écriture permet de transmuter ce que l’œil a vu. Ce processus me fascine. » Philosophe et sculptrice de formation, elle a été journaliste entre autres pour L’Echo, Marianne Belgique et M Belgique. Elle revendique de pouvoir écrire dans un style à la fois accessible et subjectif. La critique est permise ! Elle écrit sur l’art, la politique culturelle, l’évolution des musées et sur la manière de montrer l’art. Elle est aussi artiste. Elle a fondé le magazine Mu in the City en 2014.
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