La biennale ARTour - art contemporain et patrimoine - propose, tous les deux ans comme toute biennale, un ensemble d’expositions dans différents musées ou édifices remarquables, le long d'un parcours qui lie plusieurs villes de la région du Centre : La Louvière, Mariemont, Binche, Soignies, Braine-le-Comte, Seneffe.
C'est sur le thème de la collection que se déploie cette année la biennale. Quels rapports entretiennent les artistes contemporains avec la notion de collection ? Les artistes sont-ils des collectionneurs comme les autres ? La collection est-elle l’antichambre de leur art, voire l’une des sources d’inspiration de l’œuvre ?...
On célèbre le centenaire du décès du collectionneur et mécène Raoul Warocqué (1870-1917), à l’origine des premières collections du Musée royal de Mariemont. Pour l'occasion, le musée présente Collections invisibles, une série d'objets d'habitude non présentés au public, tirés des réserves et mis en lumière pour leur singularité. Dans les réserves de tout musée, il y a les objets cassés, dont on conserve les morceaux - ici un Alambic en verre du 16e siècle -, ou des œuvres considérées comme fausses, - ici une Tête d'homme, 2e ou 20e siècle, donc l'ancienneté a été remise en cause en 2000. Des objets sans valeur aujourd'hui, comme cette paire de potiches (Chine, 18e), acquise par Raoul Warocqué en 1911 pour la somme extravagante de 100.000 francs (plus du double de la somme dépensée pour Les Bourgeois de Calais de Rodin, à la même époque). Paire considérée aujourd'hui comme n'ayant plus aucune valeur sauf peut-être son origine sulfureuse, puisqu'elle fut offerte par Léopold II à sa jeune maîtresse de 16 ans.
D'autres objets, dans les archives du musée, parlent de l'histoire de celui-ci, comme cet épais ouvrage, l'Inventaire de succession, datant de 1918 et qui est encore utilisé aujourd'hui pour reclasser des objets perdus puis retrouvés et qu'il faut reclasser. Etrange exposition dans les salles des collections permanentes, qui sont plongées dans le noir pour mettre en lumière uniquement ces objets sortis des réserves. Toujours à Mariemont, on ne manque pas l'exposition Amas de sables et de perles de documentation Céline Duval.
On va au MILL – Musée Ianchelevici, avec deux expositions, l'une présentant les œuvres collectionnées par l'artiste du son Baudouin Oosterlynck - on y voit des pièces de Luc Coeckelberghs, Leo Copers, Fred Eerdekens, Filip Francis, Michel François, Aïda Kazarian, etc. -, l'autre accrochage présentant une mise En abyme par Dany Danino avec une installation monumentale autour des marbres de Ianchelevici.
Toujours à La Louvière, on ne manque évidemment pas l'exposition de Pierre Alechinsky au Centre de la Gravure ainsi que 7 ans d'acquisitions passées en revue au Kéramis. Trois autres propositions, à la Maison du Tourisme du Parc des canaux et Châteaux, au Château Gilson et au Quartier Théâtre.
A Binche, on ne manque sous aucun prétexte l'exquise Collection Vonpischmeyer d'Olivier Goka, au Musée international du Carnaval et du Masque. Nous reviendrons bientôt sur le Parcours d'eau présenté dans le parc du Château de Seneffe jusqu'en novembre - une destination d'excursion parfaite pour l'été.
Autour du mythe de Saint-Joseph, à la collégiale saint-Vincent de Soignies, les photographies d'Alain Ceysens. A Braine-le-Comte, dans l'ancienne Verrerie, un groupe d’artistes a transformé un atelier en espace de stockage de collectionneur. Pendant la durée de l’exposition, six artistes créent de nouvelles pièces qui viennent modifier et enrichir la collection.
Au Musée de la Mine et du Développement durable de Bois-du-Luc, Transcultures propose Digitale (re)collection, exposition d'arts numériques, une sélection d’installations interactives, dispositifs génératifs, connectés et objets plastiques hybrides (dont plusieurs créations et premières belges) qui interrogent, avec un regard critique et/ou ludique, divers processus de (re)collection et de réappropriation des données qui sont également génératrices d’imaginaires et participent d’une mémoire en mouvement incessant.
ARTour
Le pass coûte 10 euros et donne accès à six musées du parcours de la biennale
Disponible à la billetterie de ces musées
www.artour.be
Fondatrice
Voir et regarder l’art. Puis transformer en mots cette expérience première, qui est comme une respiration. « L’écriture permet de transmuter ce que l’œil a vu. Ce processus me fascine. » Philosophe et sculptrice de formation, elle a été journaliste entre autres pour L’Echo, Marianne Belgique et M Belgique. Elle revendique de pouvoir écrire dans un style à la fois accessible et subjectif. La critique est permise ! Elle écrit sur l’art, la politique culturelle, l’évolution des musées et sur la manière de montrer l’art. Elle est aussi artiste. Elle a fondé le magazine Mu in the City en 2014.
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