Armée d’un crayon graphite ou d’une pointe, deux outils simples s’il en est, Anne Marie Finné continue ses expérimentations dessinées. Le trait, répété, s’amasse, s’agglutine, explose en mille éclats ou forme des évaporations légères et fragiles. Plus que la trace sur le papier, ce qui intéresse cette artiste, c’est le mariage délicat entre son trait et le support. Mariage arrangé mais toutes les parties ont donné leur agrément : graphite, carbone, papier, mur, espace…
"Il faut voir ces papiers carbone déformés par la succession des passages des traits, cette usure, ce papier carbone qui se déforme, pareil à une peau. La transformation physique du carbone est primordiale et magique pour moi", écrit-elle.
Ainsi, au carbone sur un papier calque, voilà son trait nuageux, évanescent. Au crayon directement sur les murs de la galerie, les traits forment comme les traces du temps, quelques fissures, une patine. Au carbone rouge ou bleu sur papier, ils gagnent en puissance : voici des buissons dans l’ombre d’un soir qui tombe ou sous un soleil à son zénith. Mais encore, à la pointe, directement sur un papier carbone, ils font comme une respiration, un souffle d'air, en temps d’arrêt au milieu de tout ce bleu.
La série des sept grands graphites Alea, présentée dans la grande salle blanche, parle d'explosion. C'est un arrêt sur image d'un instant violent. Toute une palette de gris crée un impact dans l'espace dépouillé de la galerie. Traits délicats ou plus vifs, répétés, griffés, comme au burin du sculpteur, ils entrainent aussi le regard et l’esprit vers une méditation.
Née en 1962, Anne Marie Finné vit et travaille à Bruxelles. On l’a vue chez XXL Art à Bruxelles, à la Maison des Arts de Schaerbeek mais aussi à plusieurs éditions du salon en chambres Art on Paper, qui manque tant à Bruxelles. Elle a étudié le dessin à La Cambre et, depuis 1997, enseigne à l'Académie de Molenbeek-Saint-Jean.
Anne Marie Finné
Tekenen - dessiner
Galerie budA
14 Buda
1730 Asse
Jusqu’au 3 mai
Samedi et dimanche de 15h à 18h
www.budart.be
Fondatrice
Voir et regarder l’art. Puis transformer en mots cette expérience première, qui est comme une respiration. « L’écriture permet de transmuter ce que l’œil a vu. Ce processus me fascine. » Philosophe et sculptrice de formation, elle a été journaliste entre autres pour L’Echo, Marianne Belgique et M Belgique. Elle revendique de pouvoir écrire dans un style à la fois accessible et subjectif. La critique est permise ! Elle écrit sur l’art, la politique culturelle, l’évolution des musées et sur la manière de montrer l’art. Elle est aussi artiste. Elle a fondé le magazine Mu in the City en 2014.
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