Dessins anciens, regards neufs

Joost De Geest
30 janvier 2016

De Floris à Rubens, le titre de l’exposition aux Musées royaux des Beaux-Arts à Bruxelles est prometteur et justifié. Mais deux grands noms ne suffisent pas à exprimer l’abondance en découverte d’artistes, dessinateurs du XVIe au XVIIe siècle, moins ou peu connus, et parfois restés anonymes.

Le conservateur de la collection des dessins anciens, Stefaan Hautekeete, place cette collection privée, constituée à partir de 1985, à la même hauteur que celle du musée ! Il y a même découvert des dessins que le musée avait tenté d’acquérir en vente publique. Le collectionneur – qui désire garder l’anonymat – a eu le nez fin et, plus encore, n’a pas eu peur d’acquérir des feuilles pas ou peu connues par les spécialistes. En d’autres mots, il ne s’est pas laissé éblouir par les grands noms ou les attributions en ce sens. Ce collectionneur avait pris contact avec le musée pour trouver un auteur en vue d’une exposition en Allemagne. C’est ainsi que ce trésor a été découvert et que l’idée est née de montrer une sélection de la collection, après examen scientifique.

Pour l'occasion, un catalogue de grand intérêt a été publié. Vous pouvez y suivre l’argumentation de nombreux spécialistes concernant ces œuvres sur papier. Il permet de voir ou revoir deux siècles de dessin, des Primitifs flamands à Rubens et Rembrandt. Tout y est. Quand on pense dessin aujourd’hui, on voit apparaître un tableau. Jadis il servait à tout, en tant que concept qui pouvait être développé dans de multiples techniques, des armures aux tapis. C’était en quelque sorte une preuve de droit d’auteur, même si cette notion n’existait pas.

Il y a matière à étonnement. Prenez le dessin de David Vinckboons sur le thème de la chasse aux phoques en Zélande – une activité subsidiée, les phoques mangeant trop de poisson ! Découvrez d’admirables vues de la forêt de Soignes, de Denys Van Alsloot notamment. Des vues imaginaires de Rome de Pieter Stevens et de la Moldau par Roelandt Savery. Et puis les dragons décapités – curieuse occupation – du Brugeois Jan Van der Straet, connu sous le nom de Giovanni Stradano. Tout aussi exceptionnel, le dessin d’une série de maisons, résidences en ville ou à la campagne – à vendre ? – d’une agence ou artiste inconnue. Les Bruxellois regarderont comme dans un rêve un paysage vallonné avec quelques maisons, Environs de Bruxelles, d’Adriaen Frans Boudewijns.

On y trouve, évidemment, les grands noms : ainsi Pieter Coecke Van Aelst, avec un fragment d’un carton pour une tapisserie, mais aussi Rubens et Jordaens et un élève de Rembrandt.

De Floris à Rubens
MRBA
Rue de la Régence
1000 Bruxelles
Jusqu’au 15 mai
Du mardi au vendredi de 10h à 17h, samedi et dimanche de 11h à 18h
http://www.fine-arts-museum.be/

Joost De Geest

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