L0a société Artexis, organisatrice d’Art Brussels, a nommé en octobre 2013 Anne Vierstraete au poste de directrice business. C’est dont une direction bicéphale et une équipe entièrement féminine qui prévaut aujourd’hui à la production d’une foire qui prend ces dernières années une place importante au niveau international.
Anne Vierstraete a travaillé 18 ans à la tête du service marketing et communication de la banque Degroof. Elle s’y est, entre autres, occupée du mécénat pour le Musée Van Buuren, pour lequel la banque a obtenu un Caïus 1994. Ensuite elle prend la direction du Fond Erasme pour la Recherche Médicale de 2002 à 2010.
Voulant voler de ses propres ailes, elle choisit ensuite de prendre le statut d’indépendante et démarre des missions avec différentes sociétes. C’est dans ce cadre qu’elle vient d’être nommée à la tête de la direction business de Art Brussels et qu’elle va chapeauter la section Art & Antics de Artexis, qui comprend deux foires, Antica Namur et Eurantica.
En avril passé, lors d’Art Brussels 2013, nous avions déjà pu découvrir une nouvelle directrice artistique, Katerina Gregos, commissaire internationalement reconnue, qui a donné une impulsion artistique plus large à la foire bruxelloise. Elle avait été sélectionnée par Karen Renders, l’ancienne directrice d’Art Brussels.
Tout juste rentrées de Frieze à Londres, Katerine Gregos et Anne Vierstraete prennent le temps de nous expliquer de quelle manière elles travaillent ensemble depuis le mois d’août. “Ca a tout de suite été comme une évidence, nous échangeons beaucoup”, dit Anne Vierstraete. “Je vais avec Katerina dans les foires, pour rencontrer les galeristes, qui sont nos clients, voir ce qui se fait de nouveaux tant au niveau artistique qu’au niveau organisationnel. Car chaque année, nous devons proposer une part de nouveauté, pour donner envie au visiteur de revenir.”
“Il est vrai que la concurrence est internationale”, poursuit Katerine Gregos. “Il est donc important de voir ce que font les collègues pour offrir quelque chose de rafraîchissant. Personnellement, je visite une dizaine de foires par an, pour rencontrer les artistes et les commissaires. Un de nos arguments de vente, ce sont les différents programmes sur mesure, dont celui pour les VIP et celui pour les commissaires, pour lequel nous invitons plus de 40 curateurs internationaux. Pour renouveler la foire et la rendre attractive, il est aussi important d’explorer de nouveaux marchés. L’Inde, la Chine et l’Amérique du Sud ont aujourd’hui un pouvoir financier énorme et commencent à avoir un effet sur l’art contemporain. Les foires d’art sont des platefromes importantes, il ne s’agit pas seulement d’un marché économique mais d’un lieu de networking.”
Anne Vierstraete se dit intéressée par la création artistique actuelle. Elle hante les galeries et les ateliers d’artistes depuis toujours. “C’est si rare de travailler avec quelqu’un côté business qui a du respect et un feeling pour l’art”, dit Katerina Gregos. “Comme ailleurs, dans le monde de l’art, les tops managers restent souvent des hommes. Nous devons être solidaires.”
C’est une équipe de six femmes qui travaillent à la réalisation d’Art Brussels. La plus jeune a 26 ans. La communication se fait en français, néerlandais et anglais, de manière très spontanée et ce ménage crée une dynamique. ”Je pratique un management participatif, chacune sait ce qu’elle a à faire.”, explique Anne Viertstraete. “On bosse énormémement et on rit beaucoup. C’est une ambiance saine et il n’y a pas de compétition. Lors des réunions, nous essayons toutes les deux que chaque membre de l’équipe s’exprime. Tout le monde donne son avis. Nous jouons la carte de la transparence. Il y a une grande confiance sur les compétences de chacune. Je demande à tout le monde d’être au bureau les lundi et mardi. Ensuite, chacune gère son temps comme elle l’entend. Nous travaillons au résultat. Pour une femme, ça reste difficile de trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie privée et, d’autre part, je suis convaincue qu’un collaborateur heureux sera un collaborateur qui travaille bien. Il n’y a pas de contrôle sur l’agenda des collaboratrices. Nous avons toutes intérêt à faire aboutir notre objectif commun.”
L’équipe utilise les ressources du back office du groupe Artexis. De plus, il y a des outils informatiques et organisationnels très performants qui sont mis en place depuis longtemps. Ces outils sont la colonne vertébrale de l’équipe. Ainsi, on peut, par exemple, à “foire moins 6 mois”, voir où on est et où en en était l’année précédente, au niveau financier ou organisation.
“Cette formule de double direction est la meilleure possible,” dit Katerina Gregos, “Nous sommes absolument complémentaires. Il est difficile pour une seule personne de réaliser cette mission d’organisation.” Chacune des directrices apporte sa spécialité mais les responsabilités finales sont clairement identifiées. “Katerina m’ouvre son domaine mais je respecterai le fait qu’elle détient la décision finale sur tout ce qui touche à la direction artistique,” explique Anne Vierstraete. “Je m’occupe de l’approche organisationnelle et financière. Par exemple, à propos de sponsoring, j’en discuterai avec Katerina, pour définir quel projet déployer avec tel sponsor et quelle “histoire” raconter, qui soit cohérente avec l’approche artistique générale de la foire. Quant aux enveloppes budgétaires, c’est à moi de faire respecter cet impératif.” Dialogue et ouverture d’esprit prévalent donc à cette toute neuve collaboration.