Installée dans un bâtiment désossé en attente de permis, l’exposition Louise 186 offre un point de vue actuel sur les œuvres d'artistes contemporains. Gravir quatre à quatre les étages bétonnés de ce qui sera un jour une succession d’appartements luxueux pour découvrir, au détour d’un surgissement de tuyauteries, une vidéo, une installation, des toiles arrimées aux briques nues est une expérience résolument contemporaine.
Rassemblant vingt artistes belges ou travaillant en Belgique, l’exposition montée par Amandine Wittouck présente à la fois des œuvres créées in situ, de nouvelles productions et des pièces existantes. Dès le premier étage, on pénètre dans un univers particulier entre la calligraphie et la broderie de Nadjim Zoubir, les disparitions de Céline Gillain noyée dans le bleu, les visages d’animaux anthropomorphiques de David De Tscharner modelés nerveusement mais consciemment.
Un peu plus haut, un de nos coups de cœur, la vidéo de Sophie Whettnall, célébration de la violence côtoyant la beauté. Damien De Lepeleire nous fait partager ses tribulations romaines dans une célébration des pavements en mosaïques qu’il recrée au sol au moyen de morceaux de papier journal que le public foule, donnant lieu à un joyeux désordre, en une évocation à la fois des premiers pavements de l’histoire, du pointillisme et des pixels informatiques. Le plasticien Lionel Estève montre une série de récipients modelés avec de la boue argileuse récoltée au bord d’une rivière, dont l’embout ressemble à des lèvres humaines, sorte de prismes de lumière sensuels.
Ailleurs, la vidéo d’une fontaine de lave sur un lit de pierres réelles de Sébastien Bonin a un pouvoir hypnotique. Nous avons été charmée par les serpents disséminés sur le béton – créatures fragiles et ancestrales, brisées, symboles de désir et de peur – par Sanam Khatibi, en résonance avec ses tapisseries qui elles aussi traduisent la dualité entre pouvoir et soumission, splendeur et décadence. Enfin, au dernier étage, face à une vue splendide sur Bruxelles, l’échelle de Fabrice Samyn invite sans doute à s’élever plus haut encore, selon son titre ironique, The Occidental Accomplishment. Des œuvres à vivre et à revoir encore.
Louise 186
186 avenue Louise
1000 Bruxelles
Jusqu’au 4 octobre
Du mercredi au dimanche de 12h à 18h
www.louise186.com
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