Jardin d'Eden chez Janssen

Caroline Razafimanantsoa
31 janvier 2019

Pour sa deuxième exposition solo chez Rodolphe Janssen, Sanam Khatibi (1979) présente The Murders of the Green River. Une série de 15 peintures sur bois de petit format, à voir jusqu’au 23 février.

Sanam Khatibi (1979) est une artiste belge, qui vit et travaille à Bruxelles. Nous avions déjà visité son atelier en 2017. Fervente adepte de la représentation des pulsions humaines, l’artiste explore dans ses peintures la notion d’animalité, en faisant coexister univers onirique et cauchemardesque. Sorte de scènes de genre contemporaines, ses tableaux dépeignent l’incohérence et le chaos d’une société, sur fond de paysage idyllique : une nature  luxuriante peuplées d’étranges personnages - comparable à des Adam et Eve 2.0 - ramenés à leur condition d’humains et contraints aux vices de la société.

On retrouve dans la série The Murders of the Green River ce même type de composition. Sanam Khatibi y présente une société incohérente, où les hommes semblent contrôlés par leurs pulsions animales, où meurtres, mutilations, chasses et sexes triomphent. Cruauté de l’humanité et beauté du monde végétal. L'artiste renforce cet affrontement en peignant avec rigueur et minutie chaque détail de la flore, à l’inverse des personnages qui sont eux représentés assez grossièrement. Le titre de l’exposition fait quant à lui référence au tueur en série Gary Ridgway. Tristement célèbre dans les années 1980-90 pour avoir abandonné ses victimes dans des zones forestières, autour de la Green River. Glaçant. Envoûtantes et dérangeantes, les œuvres de Sanam Khatibi semblent faire écho au chaos qui se déroule devant nos yeux. À voir.

 

Sanam Khatibi 
The Murders of the Green River 
Rodolphe Janssen 
35, rue de Livourne 
1050 Bruxelles 
Jusqu'au 23 février 
Du mardi au vendredi de 10h à 18h, samedi de 14h à 18h
http://www.rodolphejanssen.com/ 

Caroline Razafimanantsoa

Secrétaire de rédaction - responsable réseaux sociaux

Diplômée en histoire de l’art de l’université Paris-Nanterre et titulaire d’un master complémentaire en diffusion des œuvres d’art contemporain de l’IESA, c’est la benjamine de l’équipe. Arrivée en 2017, elle est aujourd’hui assistante de rédaction. Elle écrit régulièrement sur les expositions qui ont attisé sa curiosité. Avec un petit penchant pour l’art contemporain et les arts émergents.