Meessen De Clercq Gallery ouvre sa sixième exposition consacrée à l’artiste espagnol José Maria Sicilia (né en 1954 à Madrid), un artiste sensible qui s’attache à représenter la nature dans ce qu’elle a d’immatériel et d’éphémère. À découvrir avant le 14 mai à deux pas de l’abbaye de La Cambre.
Cet artiste travaille à la frontière de l’art et du scientifique et développe de nouveaux moyens de représenter l’invisible. Il consacre son travail à la recherche des sonogrammes - représentations utilisées pour l’analyse spectrale de sons variables - et aux expériences sur la nature ondulatoire de la lumière développées par le physicien Thomas Young au XIXe siècle. Ce qui intéresse l’artiste, c’est de traduire des données scientifiques pour les retranscrire selon des formes et des couleurs en broderies de soie sur des supports fragiles et transparents tels que le papier japonais, la soie ou le lin.
En entrant dans la galerie, on découvre dans une des salles une série de traductions de chants d’oiseaux sur papier faites de borderie de soies de couleurs vives (des rouges et des verts) sur du papier de riz japonais translucide. L’artiste s’intéresse aux passereaux, des oiseaux en voie de disparition. Dans une autre salle, l’artiste nous fait explorer des interprétations de contextes lumineux. Il retranscrit de manière abstraite les ondes lumineuses par des formes et des couleurs. Dans les deux cas, l’artiste explore l’invisible et cherche à matérialiser ce qui nous échappe, ce qui est intangible.
Cet artiste a toujours porté une grande importance à l’utilisation de matériaux naturels. D’ailleurs, à partir des années 1990, José Maria Sicilia choisit la cire et le papier pour ses œuvres. Ce qui l’intéresse dans l’utilisation de ces matériaux, c’est leur transparence, leur limpidité et la possibilité de travailler la matière par superposition de couches, de donner un effet de profondeur à l’œuvre. L’artiste joue avec le dessin, révèle des formes, en estompe d’autres. De cette manière, ses tableaux ne se donnent jamais à voir directement. Ils demandent d’y consacrer du temps, de les appréhender avec lenteur et observation attentive. Ces œuvres brodées sur soie invitent à la contemplation et maintiennent notre regard en mouvement en abolissant toute hiérarchie de formes et de couleurs.
Ce qui semble primer dans l’œuvre de José Maria Sicilia n’est pas tant le sujet en soi que l’exploration de nouvelles techniques, en vue de créer une expérience unique pour le regardeur, qui est ainsi invité à plonger dans la matière, à traverser plusieurs couches et niveaux de compréhension de l’œuvre. José Maria Sicilia compose son travail en établissant un rythme sensible et équilibré entre des lignes, des droites, des plans, des formes et des couleurs qui s’animent dans l’espace tridimensionnel de la composition. Une exposition à ne pas manquer.
Sparrow song
José Maria Sicilia
Meessen De Clercq
2a rue de l'Abbaye
1000 Bruxelles
Jusqu'au 14 mai
Du jeudi au samedi de 11h à 18h
https://www.meessendeclercq.be
Journaliste
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