Julien Meert, entre la chair et le cosmos

Gilles Bechet
09 février 2023

Julien Meert propose sa deuxième exposition chez Sorry We're Closed, un ensemble de travaux récents avec lesquels l'artiste épingle la diversité de ses approches picturales et de ses médiums.

La première chose qui séduit chez Julien Meert, c'est l'affirmation joyeuse et sans manières de la couleur. Et puis le refus des catégories séparant les typologies de formes. Sous la voûte de ce planétarium, on pourrait avoir l'impression de déambuler dans une exposition de groupe où brille une grande diversité d'étoiles. « Un des premiers objectifs de cette exposition, c'était de montrer la diversité de mon travail d'aujourd'hui. »

Julien Meert est un artiste prolifique qu'il n'est pas facile d'épingler. Il ne se confine pas à un médium ou à un geste. Dans une même toile peuvent se côtoyer d'anonymes formes colorées, des visages réalistes, des fleurs qui parlent, des météorites qui dansent, des silhouettes griffonnées. Entre la chair et le cosmos, il ne choisit pas. Pour cette exposition qui rassemble des travaux réalisés dans l'année qui précède, l'artiste est passé au format horizontal. Qui est aussi celui du paysage. Extérieur ou intérieur. « C'est une manipulation basique, mais ça permet d'autres rapports entre les personnages. En général, j'aime bien me poser des défis, comme celui lié au médium, en limitant les couleurs d'un tableau, par exemple. » Sur le moment, Julien Meert n'analyse pas ce qu'il peint, c'est totalement instinctif. Après coup, il peut se demander ce que ça cache, mais parfois ce sera des années plus tard, après avoir vu des formes récurrentes revenir sous son pinceau.


Énigmes graphiques

À l'étage, une série de dessins alignés comme une frise. Des dessins souvent au trait minimaliste, des énigmes graphiques et métaphysiques, mais parfois aussi des propositions plus organiques où l'on sent bouillonner une vibration, pas seulement de couleur. Ce sont des associations d'éléments divers. Il y a aussi du texte qui fait une apparition encore timide. « C'est nouveau, pour moi, et ça m'ouvre d'innombrables possibilités. »

Derrière un rideau noir, on découvre une série d'animations qui tournent en boucle sur des petits écrans insérés dans des socles de bois clair réalisés par son frère. On est dans un univers très proche de ses dessins. Ce sont des séquences de durée variable qui tournent en boucle de manière aléatoire. « Il y a un jeu avec des éléments pour que la répétition de la boucle n'apparaisse pas au premier coup d'œil. »

Ces animations, l'artiste les a voulues silencieuses. Chacun y imprimera les sons qui résonnent dans sa tête. Dans une des séquences, un homme, les bras écartés, semble tomber des étoiles indéfiniment. Mais il ne tombe pas, il flotte et il aime ça.

 

Julien Meert
Planetarium
Sorry We're Closed
39 rue des Minimes
1000 Bruxelles
Jusqu’au 18 mars
Du mercredi au samedi de 14h à 18h
www.sorrywereclosed.com

 

Gilles Bechet

Rédacteur en chef

Il n’imagine pas un monde sans art. Comment sinon refléter et traduire la beauté, la douceur, la sauvagerie et l’absurdité des mondes d’hier et d’aujourd’hui ? Écrire sur l’art est pour lui un plaisir autant qu’une nécessité. Journaliste indépendant, passionné et curieux de toutes les métamorphoses artistiques, il collabore également à Bruzz et COLLECT

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