Il vous reste un petit mois pour découvrir trois expositions au Centre de la Gravure et de l'Image imprimée à La Louvière. Tout d'abord, Shakespeare à la folie, qui présente plus de 70 affiches internationales de pièces de théâtre. Au premier étage, les 39 artistes sélectionnés pour participer au Prix de la Gravure et de l'Image imprimée. Au dernier étage, le centre revient sur ses 25 années de prix avec Que sont-ils devenus ?
Amoureux de l'affiche, de l'illustration, du graphisme et de la typographie, plongez-vous dans Shakespeare à la folie, qui célèbre le 400e anniversaire de la mort du dramaturge anglais du XVIe siècle. Une affiche doit à la fois séduire, attirer et résumer. Pour cela, les affichistes déploient tous leurs talents graphiques et typographiques. Ainsi, on peut résumer l'histoire de Roméo et Juliette en traçant au centre du papier une échelle toute simple, rouge sang, dont chacun des montants supérieurs reprend un visage de profil. Celui d'une jeune fille et celui d'un jeune homme. Ou par des lèvres rouges sur un fond noir. Hamlet est synthétisée par plusieurs graphistes avec un crâne, parfois surmonté d'une couronne, parfois ouvert sur un escalier qui s'enfonce dans le cerveau. Richard III par une silhouette tachée, surmontée d'une fragile couronne, sur fond noir. Othello le jaloux, Hamlet l'indécis, Macbeth l'usurpateur, Richard III le sanguinaire, les amours tragiques de Roméo et Juliette, portes ouvertes vers l'humain, le trop humain...
Ces affiches, installées dans l'espace public, font un lien entre la rue et le théâtre. Deux lieux où peuvent naître le débat social. De nombreux étudiants d'écoles de graphisme et d'autres ont pu, lors d'une visite dans l'exposition, confronter leur vision d'une image à la fois efficace et ouvrant une porte vers une narration.
C'est la 25e édition du Prix de la Gravure et de l'Image imprimée de la Ministre de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Depuis 1989, c'est le Centre de la Gravure qui organise ce prix réservé aux artistes de 25 à 45 ans. Cette année, 69 artistes de la Communauté française de Belgique ou domiciliés sur son territoire se sont inscrits et 39 ont été retenus. Le lauréat de cette année est Guillaume Boutrolle. Valentin Capony reçoit une Mention.
Pointons les linos comme des mers calmes d'Alexis Sondag, la collaboration entre Arnaud Rochard, Pascal Duquenne et Géraldine Vinck pour une grande installation en bois gravé. Les monotypes d'Eloïse Van Der Heyden, qu'on avait déjà pu voir chez Ping Pong Gallery en 2015, les grands monotypes pliés et dépliés de Flora Hubot, et bien d'autres. La gravure revêt depuis bien des années tous les aspects de l'art contemporain et de l'image actuelle.
Au deuxième étage, c'est un plaisir de se plonger dans les nouvelles créations des artistes lauréats des 24 années précédentes, dans l'exposition Que sont-ils devenus ? La première étant Kikie Crêvecœur puisqu'elle gagna le prix en 1989. Pointons aussi le graphisme si reconnaissable de Lukasz Kurzatkowski ou celui de Philippe de Kemmeter qu'on connait aussi pour ses livres jeunesse. Voici les très ludiques Mécaniques Discursives de Frédéric Penelle, une gravure sur bois animée par une projection d'impressions numériques. Mais aussi les gravures sur bois de Thierry Lenoir et, dans un petit espace assombri, les gravures de Claude Celli, rehaussées à la peinture fluo, qui brillent doucement sous une lampe bleue.
De très nombreux ateliers pour enfants, familles, mais aussi des parcours jeux, coins découverte, etc. sont prévus pour tous les publics. Une visite en famille s'impose !
Shakespeare à la folie
25e Edition du Prix de la Gravure
Que sont-ils devenus ?
Centre de la Gravure et de l'Image imprimée
10 rue des Amours
7100 La Louvière
Jusqu'au 8 janvier
Du mardi au dimanche de 10h à 18h
www.centredelagravure.be
Fondatrice
Voir et regarder l’art. Puis transformer en mots cette expérience première, qui est comme une respiration. « L’écriture permet de transmuter ce que l’œil a vu. Ce processus me fascine. » Philosophe et sculptrice de formation, elle a été journaliste entre autres pour L’Echo, Marianne Belgique et M Belgique. Elle revendique de pouvoir écrire dans un style à la fois accessible et subjectif. La critique est permise ! Elle écrit sur l’art, la politique culturelle, l’évolution des musées et sur la manière de montrer l’art. Elle est aussi artiste. Elle a fondé le magazine Mu in the City en 2014.
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