Etre un artiste reconnu et pratiquer la sculpture en plâtre, en bronze, le dessin au pastel, travailler la forme inspirée du corps... Et soudain, à presque 65 ans, via un heureux accident de travail, choisir de ne plus travailler qu’avec des rouleaux de film plastique...
Maurice Frydman (1928) travaillait à une grande peinture sur drap, posée à plat sur une table. Sous le drap, pour protéger la surface de cette table, des feuilles de plastique. L’acrylique traversant le drap, sécha et colla le plastique au drap. C’est en arrachant ces deux matières l’une de l’autre que Frydman découvre l’effet étonnant que le plastique en peu froissé, empli de couleur, laisse sur le tissu. Détournant depuis sans complexes le plastic de son usage quotidien, l’artiste plasticien (qui porte ici bien son nom) expérimente depuis tous les possibles de ce matériau. Plissé, en plusieurs couches, imbibé de couleur pure, le film plastique devient un épiderme. Tendu, tordu, plié, fixé en sur un support, il sert de matrice qui recevra de la couleur et sur laquelle sera posée une pièce de tissu. Ainsi, il crée un monotype, c’est à dire, une impression unique. A la croisée des chemins entre gravure détournée, sculpture et peinture, naît un ensemble d’oeuvres de très grands formats dont les textures parlent de peau, de sensualité, de corps.
Pour 2
5 figures éclatées, Frydman a mis en tension, tordu et emboîté des feuilles de plastique sur 25 carrés de bois. Mises ensemble comme une mozaïque, ces matrices ont servi de réceptacle à un bleu pur, net, vif, profond. Avec ce bleu puis du blanc, sur une toile écrue, il crée un ensemble abstrait d’une puissante beauté formelle. Derrière ce motif abstrait, on peut voir quelques tendons ou muscles bandés, un oeil, une bouche, un sexe... La démarche première de Frydma s’y retrouve. Il n’a en effet jamais arrêter d’interroger le corps humain.
Maurice Frydman
BAL
86 Feronstrée
4000 Liège
Jusqu’au 23 février
Du mardi au dimanche de 10h à 18h