Les Boîtes de Spa, "Jolités" de leur petit nom, se voient offrir un écrin de choix grâce au magnifique ouvrage que leur consacre Lydwine de Moerloose chez Prisme Editions.
Début du 17e siècle, des ébénistes spadois fabriquent déjà des cannes destinées aux curistes qui se rendent aux sources. Tabletiers et tourneurs diversifient ensuite leur production : compteurs pour verres à eau, boîtes de couture ou destinées à envoyer des mots doux, lutrins, étuis à cigarette, brosses à habits. Viendront ensuite les Boîtes de Spa.
Au fil du temps, ces créations deviendront des objets raffinés, ornés d’incrustations mises en valeur par de multiples couches de laque. Ils rencontreront un vif succès auprès des curistes venus de toute l’Europe, personnages parfois hauts en couleur, que les paysans du bourg surnomment boubis, autrement dit bizarres et un peu sots. Quoi qu’il en soit, leur présence stimule le développement des lieux de cure mais aussi l’artisanat local, puisque nos fameux boubis, certes bizarres, présentent une qualité estimable : ils sont fortunés. Grands voyageurs, ils mettent sous les yeux des artisans les dernières nouveautés en vogue dans les métropoles et cours européennes. Le tsar Pierre le Grand lui-même honorera de sa présence la ville d’eaux et arpentera en juillet 1717 les chemins escarpés qui mènent aux sources.
Les thèmes représentés et les techniques s’enrichissent dès lors très vite : bois incrustés d’entrelacs de filets de métal et sertis de motifs en nacre, placage de ronce ou de loupe, miniatures à l’encre de Chine, promenades et badinages, parties de cache-cache, scènes galantes, paysages japonisants et, bien sûr, vues de Spa. C’est à un voyage nostalgique et esthétique que nous convient Lydwine de Moerloose et Prisme Editions avec cet ouvrage à la mise en page élégante, rehaussée des superbes photos de Jean-Dominique Burton. Enfin, le plaisir des yeux se complète d’une étude passionnante sur l’évolution des techniques et la variété des thèmes abordés au fil des siècles. Un vrai ravissement.
Spa, ville-écrin des Jolités | Lydwine de Moerloose | Prisme Editions | Texte en français et anglais |192 pages | 24 x 30 cm | 39,50 € |www.prisme-editions.be
Journaliste
Journaliste passionné d’art sous ses diverses expressions, avec une prédilection pour la photographie. La pratiquant lui-même, en numérique et argentique, il est sensible à l’esthétique de cet art mais aussi à ses aspects techniques lorsqu’il visite une exposition. Il aime rappeler la citation d’Ansel Adams : « Tu ne prends pas une photographie, tu la crées. »
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