C’est la rentrée chez Eleven Steens, qui continue d'éblouir nos mirettes et de nous donner matières à réflexion ! Déployée sur quatre étages, l’exposition Mémoires de formes rassemble 4 expositions des artistes Luc Praet, Konrad Loder, Jonas Moënne et Carole Solvay. L’ensemble est visible jusqu’au 18 octobre !
Désormais bien installé dans le paysage artistique bruxellois, Eleven Steens continue sa trajectoire au travers de la matière, en s’approchant cette fois-ci du côté de la mémoire. « Mémoire de forme : (Technique) (Néologisme) Propriété particulière d’un métal ou matière synthétique consistant à revenir à sa forme initiale après avoir subi une déformation apparemment plastique. » - Tantôt altérée, tantôt conservée, la matière se met en quête de réminiscence !
Épinglées aux murs ou déposées soigneusement telles des reliques retrouvées, les œuvres de Luc Praet sont déconcertantes tant elles sont difficilement saisissables au premier coup d’œil. S’agit-il d’écorces brûlées, de plaques de cuivre ou de morceaux de parchemins ? Il en va sans dire, Luc Praet défie notre perception ! Son projet Altered rassemble en réalité une série de photographies qui explore les traces de nos souvenirs, le goût de nos émotions passées. Avez-vous déjà fixé le soleil les yeux fermés, et retrouvé cette forme rougeâtre une fois vos yeux détournés ? C’est cette sensation que l’on retrouve dans les photographies de l’artiste, un sujet à peine perceptible, esquissé par nos souvenirs. Construite en deux chapitres, l’exposition dévoile dans sa première partie des photos d’œuvres éphémères tandis que la deuxième partie fait perdurer - encore un peu plus - des œuvres classiques, photographiées dans des musées.
« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. » Voilà quel pourrait être le mantra de l’artiste Konrad Loder ! À la manière d’un laboratoire d’expérimentation géant, les œuvres de l’artiste se déploient ici et là dans l’espace : minicône géométrique en bâtonnets de glace, virus géants en chutes de bois et ficelles, spirale parfaite en capsules de bières… Konrad Loder transpose la matière et la détourne de son utilisation première pour créer des formes à la fois surprenantes et ludiques. Assemblées, composées au gré de ses récupérations, ses œuvres semblent muables, prêtes à tout instant à devenir tout autres. Un joli pied de nez poétique à notre monde parfois si prévisible.
Il se dégage quelque chose de très particulier dans Ils ont mangé les pierres de Jonas Moënne. La matière y est très présente, dense, presque dans son état brut. « Je cherche comment donner de la poésie aux choses à partir de presque rien. » Ses grands vases en métal, granit et céramique étonnent par leur rendu, presque comparable à du bois. Il en va de même pour ses bouteilles de verre cassées, assemblées et cuites à 1100 °C. L’ensemble déposé ici sur roues de caddies, ressemble étrangement à un morceau de minéral que l’on viendrait d’extraire. Jonas Moënne, qu'on avait découvert chez Puls Ceramics, vit et travaille entre Bruxelles et dans la vallée de l’Arve (France).
Nichées au dernier étage d’Eleven Steens, les grandes pièces de Carole Solvay flottent avec beaucoup d’élégance au travers de l’espace. C’est à l’aide de fils et de plumes que l’artiste crée depuis plus de 25 ans ses sculptures, ses pièces énigmatiques. Semblable à des nuages flottants, Carole Solvay les appelle ses Météorites. Exposées parallèlement à la Galerie Deletaille, l’artiste présente ici ses pièces grand format, qui s’émancipent des cimaises pour faire corps avec l’espace. Transpercées par la lumière traversante du lieu, les grandes Météorites se dévoilent peu à peu, laissant apparaître les reflets verts des plumes d’oie et de paon. Un joli moment poétique, suspendu.
Mémoire de Formes
Eleven Steens
Rue Steens 11
1060 Bruxelles
Jusqu'au 18 octobre
Du vendredi au dimanche de 14h à 19h
www.elevensteens.com
Secrétaire de rédaction - responsable réseaux sociaux
Diplômée en histoire de l’art de l’université Paris-Nanterre et titulaire d’un master complémentaire en diffusion des œuvres d’art contemporain de l’IESA, c’est la benjamine de l’équipe. Arrivée en 2017, elle est aujourd’hui assistante de rédaction. Elle écrit régulièrement sur les expositions qui ont attisé sa curiosité. Avec un petit penchant pour l’art contemporain et les arts émergents.
Pour rester au courant de notre actualité,
inscrivez-vous à notre newsletter !
Faites un don pour soutenir notre magazine !