La sixième édition de la Luxembourg Art Week devait s'ouvrir le 9 novembre. Anticipant un éventuel lockdown, l'équipe organisatrice s'était lancée dans la construction d'une présentation en ligne. Début novembre, le Luxembourg, comme ses voisins, annonce un confinement de plusieurs semaines. La Luxembourg Art Week propose alors une visite virtuelle en 3D, doublée d’un catalogue en ligne avec plus de 1 500 œuvres de 450 artistes internationaux.
Développée en collaboration avec l’agence cura3D de Leipzig, la visite en ligne a attiré pas moins de 30 000 visiteurs originaires de 90 pays (à mettre en regard avec les 12 000 à 15 000 visiteurs lors des éditions physiques). Avec plus de 150 000 consultations, le passage au virtuel a permis à la foire d’augmenter considérablement sa notoriété internationale. La LAW a aussi travaillé énormément sur sa communication presse et réseaux sociaux. Ainsi, sur Instagram - devenu, semble-t-il, un passage incontournable pour tous les projets liés aux arts visuels.
Côté ventes, c'est un bilan en pointillés pour les exposants belges.
Constantin Chariot, de La Patinoire royale - Galerie Valérie Bach : "C'était notre cinquième participation à cette foire que nous aimons beaucoup. En effet, elle draine un public neuf, qui est à l'achat, avec entre autres beaucoup d'Allemands. L'organisation est toujours top et le rapport prix du stand/ventes (15 000 € pour 50 m2 dans la Mains Section) est un des meilleurs de toutes les foires auxquelles nous participons. Mais cette année, avec la version virtuelle, nous n'avons eu aucun contact (mail, téléphone), ni aucune vente."
Justine Jacquemin, de la Galerie Dys : "Nous savions qu'il risquait d'y avoir un lockdown et nous avons apprécié que la LAW anticipe et prépare cette version en ligne. Malheureusement, pour nous, aucun contact ni aucune vente. Néanmoins, le prix des stands (2500 € pour 20 m2) de la nouvelle Section Focus était très accessible, car celle-ci est subsidiée par le ministère de la Culture du Luxembourg. Pour cette version en ligne, nous avons payé 20 % du prix. J'ai apprécié l'aspect communication avec beaucoup de presse et d'animations sur les réseaux sociaux. C'est un vrai bénéfice dont je suis contente."
Alexis Rastel d'Archiraar : "Nous avons vendu une grande pièce de Camille Leherpeur à un nouveau contact. Je me suis déplacé au Luxembourg pour montrer l'œuvre et conclure la vente. Et nous avons eu des contacts avec nos collectionneurs habituels, avec qui j'ai pris des rendez-vous dans les prochaines semaines. Je m'y suis retrouvé et j'apprécie d'avoir gagné en visibilité grâce à leur communication importante. La LAW, c'est une super organisation, très pro et une équipe qui bosse vraiment bien."
Il semble que la foire ait gagné en visibilité internationale, sans pour autant avoir négligé son ancrage local en reconduisant ses partenariats avec les institutions de la région, notamment à travers l’installation No-Man’s-Land de l’artiste belge Arnaud Eubelen, exceptionnellement installée hors les murs par le Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain. À noter aussi le nouveau partenariat avec les Rotondes dans le cadre du LEAP – Luxembourg Encouragement for Artists Prize, par lequel la Luxembourg Art Week souligne son rôle moteur dans la dynamique culturelle régionale, sans oublier le programme de visites guidées exclusives, qui a permis aux participants de découvrir des institutions phares du Luxembourg comme le Musée national d’Histoire et d’Art et le Centre national de l’Audiovisuel. Enfin, pour le Collectors’ Guide publié en collaboration avec Creutz & Partners, 15 couples de collectionneurs de nationalité luxembourgeoise ou vivant au Luxembourg ont ouvert les portes de leurs demeures.
"Cette édition un peu particulière nous a obligés à avancer sur plusieurs terrains en même temps et nous a permis de vérifier nos capacités d’organisation et d’adaptation. En nous faisant passer un nouveau cap, elle aura, nous l’espérons, contribué à jeter les bases d’une édition 2021, physique et virtuelle", détaille l'équipe de la LAW.
Fondatrice
Voir et regarder l’art. Puis transformer en mots cette expérience première, qui est comme une respiration. « L’écriture permet de transmuter ce que l’œil a vu. Ce processus me fascine. » Philosophe et sculptrice de formation, elle a été journaliste entre autres pour L’Echo, Marianne Belgique et M Belgique. Elle revendique de pouvoir écrire dans un style à la fois accessible et subjectif. La critique est permise ! Elle écrit sur l’art, la politique culturelle, l’évolution des musées et sur la manière de montrer l’art. Elle est aussi artiste. Elle a fondé le magazine Mu in the City en 2014.
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