Noëlle Koning accroche ses toiles dans la galerie Marie-Ange Boucher. On retrouve avec bonheur sa palette joyeuse et précise et les voyages auxquels elle nous invite.
Revoici les papiers déchirés puis rassemblés et marouflés sur toile de Noëlle Koning, qui passa une partie de sa jeunesse en Australie, pays adoré et honni à la fois. Adoré pour sa lumière, sa nature presque vierge, ses paysages, les couleurs. Mais honni car si loin de l'Europe et de sa culture dont l'artiste se nourrit tout autant. Ainsi, depuis ses 20 ans, elle fait des allers-retours d'ici jusque là-bas, attrapant là les fabuleuse couleurs du bush : sable rouge, ciel intensément bleu, flore jaune, verte, rouge, revenant ici où se trouve sa maison, sa famille, son atelier.
Le dessin au pastel est à la base de sa création. Sans compter ni discontinuer, l'artiste pose sur papier, à grands traits de pastels secs et dans une palette formidable de fraîcheur et de vivacité, des taches de couleurs, quelques éléments réalistes, des morceaux d'horizon. Ensuite, il s'agit de déchirer ces grands papier. Défaire pour mieux reconstruire. Ce geste violent serait-il une métaphore de son ressenti pour cet immense Australie parfois si difficile à appréhender pour un Européen. Vient le temps du rassemblement. Sur de grandes toiles, un puzzle se forme et un autre paysage apparait. Neuf. Celui rêvé par l'artiste, dans lequel toutes ses sensations et toutes ses émotions peuvent vivre en harmonie.
Ainsi, Chaussée Fracasse est un lieu-dit que Noëlle Koning affectionne. Sur sa toile, un bout de paysage. Deux trois chemins tracés au pastel dans un rose délicat y mènent. Une voluptueuse palette de couleurs organise l'ensemble, comme l'instantané d'un souvenir précieux. Enigme de Brighton installe au centre de l'œuvre un réseau de traits blancs comme de la foudre. Autour, les jaunes, les rouges, quelques notes de bleu emportent l'œil dans une danse folle. Les deux sœurs est une explosion de couleurs, avec de grands morceaux de papier. Sur l'un une terre hachurée et peut-être un trou d'eau. Sur l'autre, un soleil jaune. A droite, l'éclat d'un feu d'artifice. Ces différents atmosphères, ces différents rythmes s'assemblent et soudain se raconte puissamment quelque chose, toujours comme une photographie d'un instant impossible à oublier. Et toujours, une joie sourde et profonde, inaliénable. C'est cela qui nous emporte. Et qu'il faut aller voir. Cette joie.
Galerie Marie-Ange Boucher
5 avenue du Grand Forestier
1170 Bruxelles
Jusqu'au 17 octobre
Du vendredi au dimanche de 13h à 18h30
http://www.galeriemab.com/
Fondatrice
Voir et regarder l’art. Puis transformer en mots cette expérience première, qui est comme une respiration. « L’écriture permet de transmuter ce que l’œil a vu. Ce processus me fascine. » Philosophe et sculptrice de formation, elle a été journaliste entre autres pour L’Echo, Marianne Belgique et M Belgique. Elle revendique de pouvoir écrire dans un style à la fois accessible et subjectif. La critique est permise ! Elle écrit sur l’art, la politique culturelle, l’évolution des musées et sur la manière de montrer l’art. Elle est aussi artiste. Elle a fondé le magazine Mu in the City en 2014.
Pour rester au courant de notre actualité,
inscrivez-vous à notre newsletter !
Faites un don pour soutenir notre magazine !