Olivier Debré, Jaune du cap vert, 1986, lot 18, Collection Claude & Michèle Harel, adjugé 28.600 euros chez Millon le 6 mars 2017 – www.millon.com
Le 6 mars dernier, Millon Paris célébrait les maîtres de l’abstraction autour de la collection de Claude et Michèle Harel. Ces collectionneurs français avaient su tisser des liens particuliers avec de nombreux artistes parmi lesquels Alain de la Bourdonnaye, Etienne Hajdu, Maria Elena Veira da Silva, Arpad Szenes ou Olivier Debré (1920-1999). Ce dernier, ami proche et artiste de renommée internationale, occupait une place à part dans leur collection et lors de sa dispersion. Une trentaine d’œuvres de sa main étaient à prendre et certaines ont remporté de très belles enchères. La plus chère est l’huile carrée Verte Clair Loire que l’artiste a peinte en 1976 et qui a été adjugée 49.400 euros (lot 2). Elle est suivie par son Jaune du Cap vert (lot 18), une œuvre postérieure de 10 ans et plus petite, offerte par le peintre au couple Harel lors de sa visite à Dakar. Enlevée à 28.600 euros - alors qu’elle portait une estimation de 7-9.000 euros - cette toile dédicacée au couple de collectionneurs raconte leur amitié et leurs nombreux voyages respectifs et parfois concomitants. Claude Harel en tant qu’ambassadeur de France à l’étranger a vécu dans de nombreux pays. Quant à Olivier Debré, voyageur dans l’âme, il a visité quantité de contrées, dont la Norvège où il a habité. Sans cesse en quête de nouveaux paysages, il parcourt le monde et s’inspire de la nature pour donner naissance à ses peintures abstraites qu’il qualifie de « ferventes » car elles symbolisent l’émotion suscitée par la contemplation d’un paysage. L’artiste, coloriste hors pair, refuse d’être considéré comme un paysagiste et explique « traduire l'émotion qui est en moi devant le paysage... Ce n'est pas ma volonté qui intervient mais l'émotion qui domine. Je ne suis sincère que dans le choc, l'élan. " Menant une carrière internationale, Olivier Debré ne manquait jamais de rendre visite à la famille Harel lorsqu’il exposait dans un pays où Claude Harel était en fonction. C’est ainsi qu’il leur rendit visite en Jordanie en 1981 puis un an après à Washington où il signa une large peinture décorative à la Nouvelle Chancellerie de l’ambassade de France. C’est ensuite au tour du Sénégal et de la toile qui nous occupe. Il y aura encore la Pologne avant le retour des Harel à Paris où ils poursuivent leur passion pour l’abstraction contemporaine et celle indéfectible pour l’œuvre d’Olivier Debré dont ils ont acheté la première œuvre (Jardin Ocre, 1966) dans les années 1960 à la Galerie Templon. Même cette petite huile a doublé son estimation !
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