Avec la venue de l'été, il est temps pour l'équipe de Mu in the City de s'accorder une petite pause, histoire de recharger ses batteries et de revenir le 29 août, avec encore plus d'enthousiasme, plus de projets et plus de curiosité.
Nous n'allions pas pour autant vous laisser sans biscuits artistiques pour occuper cette période estivale.
L'actualité étant tellement riche et foisonnante que l'on n'a pas le temps de tout voir et de tout chroniquer, voici donc avant de baisser les volets, une sélection d'expositions qui nous semblent intéressantes et sur certaines desquelles nous reviendrons plus en détail à la rentrée.
Pionniers de l'art numérique interactif, Christa Sommerer et Laurent Mignonneau travaillent ensemble depuis le début des années 90. Pour cette exposition rétrospective, IMAL a rassemblé plus d'une dizaine de leurs installations immersives historiques qui encouragent le visiteur à interagir avec les oeuvres par l'intermédiaire, de la lumière, de plantes, de l'eau et d'une machine à écrire très particulière. Et une fois sorti de cette expérience immersive, il y a fort à parier que vous ne verrez plus les fourmis du même oeil.
IMAL, The artwork as a living system, jusqu'au 24 septembre
Avant d'être ce lieu d'exposition et de résidence pour artistes qui tend des passerelles entre Orient et Occident, passé et présent, la Villa Empain était une maison habitée, où l'on vivait, on mangeait et on rêvait. Dans la nouvelle exposition, la curatrice Anne-Laure Lestage a recomposé l'intérieur, pièce par pièce, en faisant appel à des artistes et à des designers qui ont prêté des oeuvres ou des objets, composé des décors et réinventé l'espace. Les clés du rêve sont sur le buffet.
Fondation Boghossian, House of Dreamers, jusqu'au 01 octobre
Frédéric de Goldschmidt est un collectionneur heureux. Dans l'espace de co-working qu'il a créé à proximité du canal, il décidé de partager les émotions et les questions qu'ont inspiré aux curatrices Chantal Patyn et Benedicte Goesaert quelques pièces de sa collection. Cette exposition emmène le visiteur en compagnie d'une soixantaine d'oeuvres d'artistes émergents et reconnus dans un parcours qui passe de la sensualité des corps à la transcendance en passant par l'effondrement des systèmes et la régénération.
Cloud seven, Rooms of resonance, jusqu'au 01 octobre
Entre les 19e et 20e siècles, dans le sillage de l'incontournable Jean Capart, la Belgique fut un haut lieu de l'Egyptologie. Le Musée d'Art et Histoire a puisé dans ses réserves et a rassemblé ses pièces iconiques pour monter une exposition qui retrace deux siècles de recherches et de découvertes archéologiques au pays des pharaons. De nombreux objets jamais montrés et des photographies historiques témoignent de la richesse exceptionnelle de ces collections.
MRAH, Expéditions d'Egypte, jusqu'au 01 octobre
A Anderlecht, la vénérable et somptueuse Maison d'Erasme est peuplée des sculptures en céramique que l'on doit à Caroline Andrin et Etienne Fleury. Le duo, baptisé FA.ste, s'est inspiré des adages d'Erasme pour créer de surprenantes sculptures-collages, rajoutant une couche de poésie aux maximes sibyllines du vieux maître.
Erasmus House, Hâte-toi lentement, jusqu'au 29 octobre
Depuis les années 50, les communautés LGBTQI+ à Bruxelles ont eu recours à un langage spécifique. Une grammaire visuelle identitaire qui signale leur présence et leurs engagements envers un ensemble de principes, d’identités et de valeurs partagés. Cette exposition qui explore et exhume des documents d'archive forcément incomplets, montre comment ce langage a évolué, en fonction des époques et des techniques, et en passant de la quasi clandestinité à l'affirmation décomplexée que représente la gay pride.
Brussels Design Museum, Brussels Queer graphics, jusqu'au 05 novembre
Jean Jullien peint les garçons de la plage, les vagues, une indolence souriante, une intimité ensoleillée et la nature bienveillante. Peintre illustrateur, sculpteur et styliste, l'artiste français a développé son œuvre à son rythme en s'appuyant sur une communauté forte relayée par les réseaux sociaux. Il revient au Mima avec une grande exposition immersive, sa première grande exposition institutionnelle en Europe où il célèbre la quête du bonheur dans une la symbiose entre l'image et le langage.
Jean Jullien : Studiolo, Mima, jusqu'au 31 décembre
Depuis des années, la photographe Eve Cadieux s'intéresse à l'histoire des expositions universelles. Aux quatre coins de la planète, elle traque les traces et les reliques de ces mondes éphémères presque parfaits. Aujourd'hui, parfois envahis par la végétation, d'autres fois transformés ou pratiquement rasées, ils nous interrogent sur le poids des utopies. C'est tout naturellement à l'Atomium qu'elle présente une installation de 72 photos qui déploie un panorama entremêlant lieux et temps dans un continuum visuel quasi intemporel.
Atomium, J'ai vu le futur
Depuis 1997, la Biennale ARTour invite le patrimoine de la région du centre à dialoguer, le temps d'un été, avec l'art contemporain. Le parcours de la quatorzième édition fait étape dans neuf lieux emblématiques de la région du Centre, de La Louvière à Braine-le-Comte, en passant par Bois-Du-Luc, Écaussinnes et Soignies. Au château Gilson de La Louvière, c'est une exposition du Centre de la Gravure et de l’Image imprimée. Une joyeuse parade avec des oeuvres de Clémence Godier, Shen Özdemir et Mathieu Van Assche. Le Centre Daily-Bul présente une rétrospective des pratiques graphiques, plastiques et littéraires de Bernard Josse. A la Collégiale Saint Vincent, Martine Vanderhove retrouve les chemins des paradis dont on a jeté les clés.
Entre-Mondes, jusqu'au 10 septembre
A Namur, au Musée Rops, Peter Depelchin rend un hommage détourné à cette divinité de la nature chaotique et créatrice. Littéraire, métaphorique et virtuose, son oeuvre interroge à travers de somptueux dessins, des peintures et installations, l'énigme du cosmos, les questions de l'hybridité et de la métamorphose. L'exposition se prolonge dans le cadre enchanteur du Château de Thozée, résidence d'été de Félicien Rops.
Musée Rops, Hommage à Pan, jusqu'au 17 septembre
A la gare des Guillemins à Liège, des décors immersifs et interactifs invitent le visiteur à longer et à traverser les murs qui oppressent et enferment, les murs de mémoire et ceux qui protègent, et enfin ceux qui expriment et libèrent. Le parcours est émaillé de nombreux objets et œuvres d’art provenant de collections privées ainsi que d’institutions belges et étrangères.
Extra Muros, jusqu'au 01 octobre
Au MAC's du Grand Hornu, Angel Vergara présente une rétrospective qui n'en est pas tout à fait une puisqu'on y découvre principalement des oeuvres inédites. Le parcours invite le visiteur à s'arrêter devant des vidéos, parfois peintes, mais pas toujours, des installations, des traces de performances réalisées par son alter ego Straatman pour en arriver comme une évidence à une salle rassemblant des grandes peintures récentes. Dans l'instant, jusqu'au 08 octobre
A Mons, l'espace public accueille une quinzaine des sculptures monumentales de l'artiste catalan Jaume Plensa. Cet inventeur de formes travaille des matières peu ordinaires comme le verre, la résine, la lumière, le son, l’eau ou encore le langage ou l’image numérique.
La part du sacré, jusqu'au 08 octobre
Les affinités de Man Ray avec l'univers de la mode sont nombreuses. Il a réalisé des photos pour Paul Poiret, Elsa Schiaparelli et Coco Chanel, ainsi que pour les magazines de mode Harper’s Bazaar, Vanity Fair et Vogue. Ses innovations et expérimentations auront un impact notable sur la photographie de mode. L’exposition réunit des œuvres iconiques de Man Ray et des silhouettes de mode de l’entre-deux-guerres, ainsi que des créations de stylistes et de photographes actuel·les qui s’en inspirent.
MoMu, Man Ray et la mode, jusqu'au 13 août
À Sint-Amands, il ne faudra pas nécessairement lever la tête pour admirer les nuages. Source d’inspiration inépuisable pour d’innombrables rêveurs, artistes et poètes, ces éphémères architectures de brume se donnent en spectacle sur les murs et dans les salles du Musée Verhaeren. Avec des oeuvres parmi d'autres de Stephan Balleux, Jean-Marie Bytebier, Emile Claus, Raoul De Keyser, Johan De Wilde, Julia Jedwab et Marie-Jo Lafontaine.
Musée Emile Verhaeren, Regardez ! Les nuages !, jusqu'au 08 octobre
A Louvain, le Musée M présente la première exposition monographique en Belgique de Huma Bhabha. L'artiste américaine d'origine pakistanaise y rassemble d'intrigants portraits en dessin et en sculpture. Avec des matériaux parfois surprenants, elle saisit des personnages en plein processus de transformation, explorant les frontières entre l'homme, l'animal et des divinités oubliées.
M Leuven, Huma Bhabha, Livin' Things, jusqu'au 29 octobre
A la fin du 19e siècle, Anna Boch était une artiste reconnue et appréciée à la touche personnelle et novatrice. Seule femme du groupe des XX et de la Libre esthétique, elle a côtoyé Ensor et eut comme professeur Théo Van Rysselberghe. Grande collectionneuse, elle a été la seule à avoir acheté une peinture à Van Gogh de son vivant.
Mu.zee, Anna Boch, Un voyage impressionniste, jusqu'au 05 novembre
Fermé depuis septembre 2020, le château de Gaasbeek est enfin prêt à accueillir à nouveau le public après près de trois années d'imposantes et méticuleuses restaurations. L'exposition de réouverture a été confiée à la troupe théâtrale anversoise FC Bergman qui a imaginé une suite d'oeuvres audiovisuelles inspirées par l'ambiance du château et par le personnage de la fantasque marquise Arconati Visconti. Dernière propriétaire du château cette passionnée d'histoire salonnière, devenue marquise par mariage, le transforma en une rêverie romantique néo-Renaissance, pour y accueillir artistes, intellectuels et gens de lettres.
Kasteel van Gaasbeek, Ne mobliez mie, jusqu'au 05 novembre
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