Pierre Hallet s'en est allé

Muriel de Crayencour
01 juin 2021

Pierre Hallet s’est éteint ce dimanche matin 31 mai, à 67 ans. Galeriste, marchand d'art et expert à la Chambre belge des Experts en Œuvres d’Art, il œuvrait au Sablon, rue Ernest Allard, depuis plus de 30 ans, sans esbroufe et avec passion. Il choisissait ses artistes avec un œil averti et... une bonne dose d'amour.

Il vous accueillait toujours avec un grand sourire, parlant de ses expositions avec chaleur, nous faisant entrer dans l'univers de l'artiste avec douceur et conviction. Il était reconnu par ses pairs pour son professionnalisme, sa discrétion et sa grande probité. C'est lui qui avait créé le salon Art on Paper en 2010, en partenariat avec Michel Culot et sa société V.O. Communication, comme producteur. Chaque galeriste exposait dans une des chambres du White Hôtel de l'avenue Louise. Une manière intime et proche des gens de montrer l'art, qui lui ressemblait. Après trois ans, le salon déménagea à Bozar, il en fut déçu car il aimait l'aspect bon enfant du projet premier. 

Souvent, il achetait en vente publique des œuvres d'artistes qu'il appréciait, et montait parfois une exposition sans les avoir rencontrés. Ce fut le cas pour Antoine Mortier, pour James D. Brown, entre autres. Il exposa régulièrement Marthe Wéry, nous fit découvrir Bernard Gaube, Noëlle Koning, Alexandra Duprez, Elzo Durt, Mufuki Mukuna, et, bien sûr, la peintre bruxelloise Jacqueline Devreux - devenue son épouse en 2017. Il aimait aussi défendre les artistes des années 1960, comme Walter Leblanc, Jo Delahaut, Georges Noël, Marc Mendelson, Reinhoud... Ce n'était pas le genre à se faire mousser avec les artistes qu'il présentait. Il les aimait trop pour cela.

Son regard amusé, délicat et plein d'humour sur le monde et particulièrement le monde de l'art nous manquera. C'était un grand galeriste, fin et attentif, dont nous nous souviendrons longtemps. 

Muriel de Crayencour

Fondatrice

Voir et regarder l’art. Puis transformer en mots cette expérience première, qui est comme une respiration. « L’écriture permet de transmuter ce que l’œil a vu. Ce processus me fascine. » Philosophe et sculptrice de formation, elle a été journaliste entre autres pour L’Echo, Marianne Belgique et M Belgique. Elle revendique de pouvoir écrire dans un style à la fois accessible et subjectif. La critique est permise ! Elle écrit sur l’art, la politique culturelle, l’évolution des musées et sur la manière de montrer l’art. Elle est aussi artiste. Elle a fondé le magazine Mu in the City en 2014.

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