C’est à l’occasion de l’exposition au Metropolitan Museum de New York (jusqu’au 11 janvier 2015) que cette première monographie consacrée à Pieter Coecke van Aelst voit le jour. Elle présente de superbes reproductions de ses plus beaux dessins et peintures sur bois arrivés jusqu’à nous, ainsi que de vingt magnifiques tapisseries de la Renaissance réalisées d’après ses cartons. Les photographies sont complétées par des textes de trente experts de premier plan.
Pieter Coecke (1502–1550), qui jouissait d’une grande célébrité dans l’Europe de la Renaissance, a travaillé pour les plus riches et les plus puissants de son temps, dont l’empereur Charles Quint, François Ier de France, Henri VIII d’Angleterre et Cosme de Médicis. Surtout connu pour ses superbes tapisseries, qui ont élevé cet art textile monumental et luxueux à des hauteurs jamais atteintes, Coecke maîtrisait aussi d’autres formes d’art. La production de l’atelier de Pieter Coecke allait des retables aux maquettes et cartons de vitraux. Bien que mort à 48 ans, il fut l’un des plus grands artistes des anciens Pays-Bas au XVIe s. Ses peintures et dessins, d’abord marqués par le maniérisme anversois, évoluent sous l’influence du dessin de la renaissance italienne. Coecke est un artiste de la modernité pour son époque ! Ainsi, sur le thème des sept péchés capitaux que sont l’orgueil, l’envie, la colère, la paresse, l’avarice, la gourmandise et la luxure, thème cher aux artistes depuis le Moyen Age, Coecke exécute les dessins des tapisseries des Sept péchés capitaux à peu près à la même époque que la suite de tapisseries anonymes du Triomphe des sept vertus. Coeke va plus loin et épure. Cela lui permet d’ordonner ses figures selon un ballet d’attitudes clair et aéré. Empreinte d’une limpidité étonnamment novatrice, ses scènes sont audacieusement modernes pour l’époque. Page 201, voici le dessin à la plume et encre brune de la Luxure, et sa réalisation en tapisserie, en laine, soie et fils guipés d'argent et de vermeil, qui permettent de noter les variantes de détails. Ou, page 183, une longue page qui se déplie, Mœurs et fachons de faire des Turcz, présentant une série de 10 gravures d'après Pieter Coeke. Un livre qui rend hommage à la place prépondérante de la tapisserie à la Renaissance.
Pieter Coecke Van Aelst | La peinture, le dessin et la tapisserie à la Renaissance | Fonds Mercator/The Metropolitan Museum of Art | 30 x 24,5 cm | 400 pages | 99,95 € | http://www.mercatorfonds.be/
Fondatrice
Voir et regarder l’art. Puis transformer en mots cette expérience première, qui est comme une respiration. « L’écriture permet de transmuter ce que l’œil a vu. Ce processus me fascine. » Philosophe et sculptrice de formation, elle a été journaliste entre autres pour L’Echo, Marianne Belgique et M Belgique. Elle revendique de pouvoir écrire dans un style à la fois accessible et subjectif. La critique est permise ! Elle écrit sur l’art, la politique culturelle, l’évolution des musées et sur la manière de montrer l’art. Elle est aussi artiste. Elle a fondé le magazine Mu in the City en 2014.
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