Organisé par le Secteur des Arts plastiques de la Province de Hainaut depuis 2001, le Prix Jean et Irène Ransy a pour vocation de mettre en évidence la pratique de la peinture figurative comme moyen d’expression de l’art actuel en offrant aux plasticiens belges de moins de 45 ans l’espace et les moyens de présenter leur travail au public lors d’une exposition collective. Pour cette édition, le jury a sélectionné 7 artistes qui exposeront dans le cadre début de siècle de la Maison Losseau à Mons. Le lauréat, annoncé le jour du vernissage, recevra quant à lui une somme de 5 000 euros destinée à l’aider dans son projet artistique.
Prendre éternellement du plaisir à regarder la peinture et ses représentations en tentant de se questionner sur ce médium à une époque où se décloisonnent les pratiques artistiques, ce sont bien les motivations actuelles de l’organisation du Prix de Peinture figurative Jean et Irène Ransy.
Les artistes candidats au Prix Jean et Irène Ransy 2023 – Prix de Peinture figurative :
Hadrien Bruaux (Namur, 1991), Benjamin Huynh (Grasse, 1996), Mégane Likin (Huy, 1994), Loup Michiels (Bruxelles, 1982), Carole Mousset (France, 1994), Pedro Ruxa (Lisbonne, 1993), Robin Wen (Shin-Tien, 1994).
Hadrien Bruaux - Au point de départ, il y a des objets aux statuts et aux univers aussi différents que ceux provenant des sciences naturelles, de la technologie, de l’histoire de l’art ou encore de la vie quotidienne. À ces artefacts, glanés au hasard de rencontres, l’artiste donne une autre lisibilité, invente de nouvelles narrations fictives et insolites, construit un ensemble de vestiges matériels provenant d’une autre civilisation. Sur cette matière, Hadrien Bruaux intervient directement ou indirectement afin de la remodeler, de lui donner une nouvelle forme et de la soumettre à notre imaginaire spirituel. Installées dans l’espace, ses différentes recherches plastiques prennent sens, il les offre alors au spectateur en lui laissant le soin de raconter sa propre histoire.
Benjamin Huynh - L’interconnexion humaine est au cœur du travail de Benjamin Huynh et se matérialise dans son travail de peinture, de sculpture et d’installation. Ses œuvres sont les traces des moments partagés par l’artiste et les personnes qui l’entourent. Les selfies ou instants capturés sont rejoués, recomposés, rendant le modèle actif de sa représentation et se jouant des compositions de la peinture classique pour les relancer vers une esthétique queer. Grâce au textile utilisé comme support, les figures flottent, le corps devient transparent. Les châssis légers et modulables permettent aux images de se répondre entre elles et nous invitent à pénétrer la scène.
Mégane Likin - Le travail de Mégane Likin prend son origine dans une boîte à photos trouvée, et dans la réinterprétation de son contenu qui dévoile les pérégrinations d’une famille durant les années 1960. C’est une invitation à voyager, dans le temps. C’est l’évocation délicate d’un vécu à peine lisible qui n’est pas le sien, dont elle peint avec minutie les décors à la juste distance de celui qui regarde discrètement depuis la fenêtre ou sur le bord d’un chemin. En composition, ces petits formats sont autant de cartes postales mentales d’ici et d’ailleurs qui nous invitent à nous perdre pour mieux nous retrouver.
Loup Michiels - Comment la peinture fonctionne-t-elle pour les yeux ? Comment le spectateur s’y fraie-t-il un chemin ? Loup Michiels nous invite à vivre une expérience picturale et à nous mettre en relation avec la matière, les couleurs et la forme. Il questionne la place du peintre dans la société, le fou, le valet, l’esthète... et s’inscrit au sein de cette tradition de la peinture à laquelle il se dévoue. Empreintes de références à la culture populaire et à l’histoire de l’art, ses compositions vibrent d’une narration intrinsèque, toujours cachées dans les entrailles de la matière comme pour rester dans le silence et libérer le geste de l’artiste.
Carole Mousset met en lumière les fluides de notre corps en constante mutation. Entre figuration et abstraction, elle zoome et recadre les images des tissus corporels pour composer des représentations qui oscillent entre esthétique gore et propositions plus douces ou fantastiques. La peintre cherche cet équilibre stable entre attraction et répulsion, érotisme et dégoût. Le travail d’exploration du corps qu’elle expérimente en peinture, elle le prolonge avec des formes, tout aussi organiques, modelées puis émaillées qui permettent à ses fluides de coloniser l’espace et de sortir d’un cadre pour mieux nous séduire. Avec ces sculptures, qui encadrent sa peinture, elle nous invite à effleurer du bout des doigts.
Pedro Ruxa - L’artiste collectionne des images, des mots, des objets du quotidien ou liés à des souvenirs qu’il représente en peinture pour leur charge psychologique et symbolique. Il décontextualise ces images et les dépose sur le sommet d’une colonne dorique, une Tranquility Base, métaphore du passage de l’espace-temps terrestre à l’espace-temps cosmique. À côté de ces allégories, le peintre confronte aussi son propre corps et le matérialise. Ainsi posées en associations tantôt anachroniques, tantôt contradictoires, tantôt ironiques, les images de Pedro Ruxa nous invitent à vivre une expérience d’intériorité et de contemplation.
Robin Wen - Avec lui, nous pénétrons dans le monde de la nuit, et plus particulièrement des free-parties, ces fêtes techno organisées illégalement dans les campagnes où une jeunesse éprise de liberté s’abandonne aux émotions et à l’amour. Pendant ce temps « suspendu », elle résiste à une société à laquelle elle n’a plus le sentiment d’appartenir. Dans ses esquisses au stylo-bille ou ses peintures, l’artiste utilise ses archives personnelles, qu’il recompose et traite avec minutie. Il mêle, dans ses tableaux, ses références de la peinture ancienne à sa propre expérience, ses propres sensations, ses propres pulsations et rend hommage à ce monde alternatif et contestataire.
Proclamation et vernissage du Prix Jean et Irène Ransy 2022
Prix de Peinture figurative
Le vendredi 24 mars 2023 à 19h
Exposition du 25 mars au 23 avril 2023
Du mercredi au vendredi de 10h à 18h,
le samedi de 13h à 18h, le dimanche de 10h à 17h
Maison Losseau
rue de Nimy, 37/39
7000 Mons
www.maisonlosseau.be
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