Dvir Gallery présente Haletant et éclatant, une rétrospective de Sigalit Landau, artiste israélienne pluridisciplinaire dont le travail se compose de sculptures, dessins sur papier et peintures sur tissu. Sigalit Landau s’est toujours investie dans une relation particulière avec la mer Morte, le lieu le plus bas du monde (-456 mètres), qui est à la charnière d’Israël, de la Jordanie et de la Cisjordanie. C’est l’occasion de découvrir son travail sur ces objets transformés par le sel, qui changent de couleur et deviennent d’un blanc immaculé et éclatant. Une exposition à voir à Anderlecht, à deux pas de la place du Conseil, jusqu’au 16 avril.
Sigalit Landau a une formation initiale de danseuse et se lance tout d’abord dans la performance. Son œuvre Barbed Hula (2000) est sans doute la plus connue. On y voit une jeune femme dénudée en train de faire du Hula Hoop devant la mer Morte. Le cerceau constitué de fils barbelé vient blesser de manière continue la taille de l’artiste. L'artiste aborde la notion d’obstacle dans sa création en travaillant essentiellement à la frontière de situations complexes, qu’elles soient politiques, économiques, culturelles ou même écologiques - lorsque l’on sait notamment que la mer Morte a perdu le tiers de sa superficie depuis les années 1970.
À partir de l’année 2004, Landau entame sa série la plus poétique : Salt Years. Elle se met à immerger des objets inanimés dans la mer Morte pour que la salinité les cristallise. Ces objets agissent comme une archéologie du présent en devenant les vestiges d’une mer en voie de disparition. L’artiste explore ce processus de cristallisation avec un ensemble d’objets qui ont le plus souvent un lien autobiographique. En entrant dans la galerie, on tombe nez à nez avec des chaussures, des béquilles ou encore un costume de ballet - symbolisant son passé de danseuse professionnelle. Transformés par le sel, ces objets perdent tout rapport avec leur fonction première et deviennent les symboles d’un temps qui n’est plus. Ils évoquent l’absence et la perte.
Ce qui est particulièrement intéressant, c’est la manière dont l’artiste aborde la thématique de la transformation, de la mutation. Tous ces objets pétrifiés par le sel sont en constante évolution : le sel peut se transformer en cristaux, mais peut aussi se dissoudre au contact de la neige ou de la glace. Sigalit Landau cherche à expérimenter avec les matériaux, à produire des rencontres ou des interactions fortuites. Dans cette exposition, nous avons particulièrement apprécié un objet qui se singularise, un collier verdâtre dont la couleur étonnante est due à une réaction chimique entre le sel et le cuivre.
Plus récemment, en 2020, l'artiste a commencé à développer sa série Masks, que l’on peut découvrir également dans cette exposition. Ce sont des sculptures ovales de couleur qui viennent produire un contre-point aux objets cristallisés monochromatiques. L’artiste explore toujours de nouveaux matériaux. Ici, elle expérimente le plastique de Paris et la toile de jute sur lesquels elle applique des pigments.
Cette exposition nous transportent dans un autre monde, presque mystique avec la couleur blanche, dominante, évoquant une forme de pureté absolue. Ces créations éclatantes viennent afficher un message de paix et d’espoir dans un contexte conflictuel, celui de la mer Morte, victime indirecte des conflits du Proche-Orient et qui est menacée de disparaître à jamais …
Sigalit Landau
Haletant et éclatant
Dvir Gallery
85 rue de Fiennes
1070 Bruxelles
Jusqu’au 16 avril
Du mardi au vendredi de 10h à 18h
Samedi de 12h à 18h
dvirgallery.com
Journaliste
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