Stijn Cole, la balade des paysages infinis

Chez Irène Laub Gallery, les photos, peintures et sculptures de Stijn Cole nous plongent au cœur d’un environnement régi par les rythmes d’une nature en constante mutation. Ses paysages colorimétriques, sculptures minérales et autres souvenirs sylvestres forment un ensemble saisissant qui questionne avec une intensité nouvelle notre perception de la lumière, de la couleur et du temps.

Le paysage et ses multiples variations fascinent depuis toujours l’artiste gantois Stijn Cole. Arbres solitaires saturés de soleil (Landscape 2.0), marines transfigurées par le reflux (Time and Tide) ou installations monumentales qui subvertissent le panorama…ces dernières années, nombreuses de ses séries émergent d’une rencontre avec un lieu, un arbre à l’aura singulière ou tout simplement un caillou au bord du chemin.

Horizons infinis et paysages essentiels

Pour sa première exposition solo à la Galerie Irène Laub, Stijn Cole rassemble des œuvres issues d’ensembles différents qui attestent son aptitude à conjuguer les disciplines. Fins dessins au crayon, sculptures, installations, photos et peintures à l’huile composent un environnement hétérogène, rythmé par la ligne des horizons et la présence de troncs d’arbres à perte de vue. Entre deux longilignes sculptures en bronze, qui étendent leur verticalité du sol au plafond (Souvenir, Charme) se dessine le fouillis magnifique d’une souche de saule. Plus loin, c’est le segment tracé par un ensemble de blocs de marbre brut qui attrape le regard. Leur surface, polie, se dérobe au profit de leur densité tellurique toute en reliefs (Souvenir, marbre de Carrare). 

Plus que d’en chercher les attraits figuratifs, Stijn Cole semble avant tout vouloir décortiquer le paysage, le décomposer pour en saisir l’essence lumineuse. Une recherche qui se matérialise tout particulièrement dans ses grands formats en forme de grilles colorimétriques, les Colorscapes. Sur la toile, envisagée comme une trame, il dresse une mosaïque de couleurs agencées de la plus claire à la plus foncée. Ces coloris ne doivent rien au hasard : ils sont extraits de la photographie d’un lieu précis, prise par l’artiste lors de l’une de ses nombreuses promenades. Brun sous-bois, verts tendres ou blancs frimas, chacun de ces petits fragments forme la palette éphémère d’un instant. Loin d’être des traductions conceptuelles froidement cartésiennes d’un lieu, ces toiles pixélisées laissent l’émotion et l’imagination faire leur œuvre. On y devine instinctivement le frémissement d'un feuillage, la tache claire d'un nuage ou l'éclat discret d'un rayon de soleil.

Dans la même veine, un ensemble d'œuvres présentées au fond de la galerie fait dialoguer figuratif et abstraction. Ces petits formats, en guise de brouillons ou d'étape de travail, laissent deviner le processus de création des Colorscapes. Placées côte à côte, une photo en noir et blanc, vidée de ses couleurs, et la gamme colorée lui correspondant, se complètent. Leur double présence donne au spectateur l’impression de revivre la complétude du moment. Face à elles, de vibrantes plaques d'aluminium vert gazon célèbrent en toute simplicité le pouvoir évocateur de la couleur.

Avec Souvenirs, Stijn Cole nous dit la force de l’instant, la fulgurance de la couleur et nous ouvre les sentiers d’infinis horizons.

Stijn Cole
Souvenirs 
Irène Laub
29 rue Van Eyck
1050 Bruxelles
Jusqu'au 19 février
Du mardi au samedi de 11h à 18h
https://irenelaubgallery.com/