Tout beau, tout frais!

Muriel de Crayencour
07 septembre 2014
Comme nous l’avions déjà écrit précédemment, il ne suffit pas d’un bel espace et de quelques amis collectionneurs pour monter de belles expositions. Encore faut-il avoir quelque chose à dire et ainsi, s’inscrire avec sens dans l’offre culturelle de la capitale.

Pari gagné cette fois-ci pour Maison Particulière, ce centre d’art ouvert il y a trois ans par un couple de Français, Myriam et Amaury de Solages, à deux pas de la place du Châtelain. “... la curiosité. C’est un moteur essentiel sans lequel découverte, essai de préhension et de compréhension, de recherche et d’exploration ne seraient possibles”, notent-ils en introduction de l’exposition.

Pour trois semaines, ce sont 45 très jeunes artistes, sélectionnés par 18 professeurs –et en même temps artistes-, de plusieurs écoles d’art à travers le pays:  Sint-Lucas à Anvers, HISK à Gand, La Cambre, l’ERG et LUCA à Bruxelles, l’Académie des Beaux-Arts de Tournai, a qui on a offert de très belles cimaises. Sous le nom “Youth, portraits of artists between freedom and fight”, les oeuvres à voir sont la carte de visite de ces jeunes pousses. Pour la première fois, un catalogue est édité, qui s’avère un fameux outil de promotion pour les créatifs.

Donnez à voir de très jeunes artistes, qui n’ont pas encore de galeries, mais dont le travail est en train de se faire et recueille déjà le respect de leur professeur: quelle belle manière de sortir de “l’entre-soi” qui a prévalu aux précédentes expositions chez Maison particulière!

Plongez-vous donc dans ces multiples oeuvres protéiformes, du dessin à la vidéo, de la peinture à l’édition, de la sculpture à l’installation. C’est frais, c’est beau, c’est fort et émouvant! Lors de l’ouverture de presse, les artistes étaient là, munis d’un badge avec leur nom, pour briser la timidité des uns et des autres. Lors du vernissage, cette jeune tribu draina plus de 1000 visiteurs, et une jolie file d’attente devant la maison. Bref, un projet passionnant et une sélection plus qu’ébouriffante!

Pointons Adrien Lucca, sélectionné par Juan d’Outrelmont, avec deux “Colors spaces sections” dans lequel l’artiste déconstruit la couleur et la reconstruit sur papier, tentant de “faire voir” le spectre des couleurs et le rôle de la lumière. Gaëlle Leenhardt, ancienne élève à La Cambre, qui propose une édition d’un seul exemplaire d’un livre mêlant ses textes et gravures à partir de photos. Les “Rock Migration” de Sarah Hendrickx se développent en blanc sur fond bleu indigo, comme une brûlure en négatif; Réjean Dorval, avec une série de dessins comme une séquence cinématographique, narratifs. Liesje De Laet récolte de minuscules objets qu’elle assemble pour leur couleur et leur forme en un petit monde très gimmick. Mais encore le travail textile de Linda Topic & Antonin Bachet, les vidéos de Sandrine Morgante, les vidéos de Lola Meotti, les gravures de Raphaël Decoster, ...

Même si c'est inégal, c’est vif, c’est frais, c’est vraiment bien.
Maison Particulière
49 rue du Châtelain
1050 Bruxelles
Du mardi au dimanche de 11h à 18h
Jusqu’au 21 septembre
http://www.maisonparticuliere.be/


 

Edward Newton - Flowers & Weeds # 17 & 18 - Courtesy of the artist

Muriel de Crayencour

Fondatrice

Voir et regarder l’art. Puis transformer en mots cette expérience première, qui est comme une respiration. « L’écriture permet de transmuter ce que l’œil a vu. Ce processus me fascine. » Philosophe et sculptrice de formation, elle a été journaliste entre autres pour L’Echo, Marianne Belgique et M Belgique. Elle revendique de pouvoir écrire dans un style à la fois accessible et subjectif. La critique est permise ! Elle écrit sur l’art, la politique culturelle, l’évolution des musées et sur la manière de montrer l’art. Elle est aussi artiste. Elle a fondé le magazine Mu in the City en 2014.

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