Ceux qui ont traîné sur Facebook - et y traînent encore ! - durant le premier lockdown ont vu passer le groupe public View from my window. Le concept était simple : capturer la vue qu'on a depuis chez soi pendant le lockdown, et la partager avec les autres. Lancé par une Belge installée à Amsterdam, Barbara Duriau, ce groupe est très rapidement devenu un phénomène mondial et viral.
Créé le 22 mars 2020, de 60 membres, le groupe en atteint plus de 2 millions en à peine quatre semaines. L’engouement dépasse toutes les frontières. Tant et si bien que manager la page devient un job à plein temps. Les photos arrivent de tous les coins du monde. Il faut les approuver. Après quelques semaines, la créatrice du groupe informe qu'on ne peut plus accueillir d'images. Des milliers attendent encore d'être approuvées. Chacune est rehaussée de nombreux commentaires : Hi from Arizona, Hello from India, Bonjour de Bruxelles, etc. On peut reprocher de nombreuses choses aux réseaux sociaux, mais avec ce groupe, le monde s'est ouvert et une communauté d'enthousiastes s'en est régalée. C'était et c'est encore un enchantement de découvrir la diversité des lieux, des vues, des décors, et le sentiment de solidarité qui s'en dégage : nous en sommes tous au même point. Vue sur les gratte-ciel d'une ville américaine, sur une rivière en Inde, sur le lac de Lugano en Suisse, sur une spectaculaire chaîne de montagnes en Utah, sur les brumes du matin en Nouvelle-Galles du Sud en Australie, sur un mur ocre à Bologne, sur une fresque murale à Barcelone, sur des rennes, des chevreuils, des ours, une girafe... La fenêtre, qui est l'œil de la maison, s'ouvre et dévoile l'extérieur du cocon. Ainsi, même si certaines vues semblent plus spectaculaires que d'autres et certains mieux lotis, quelque chose de profondément humain se donne à voir. Les femmes et les hommes ne vivent plus - pour la plupart - dans des huttes, mais la maison, le home, l'endroit où se poser, se reposer, dormir et rêver reste central dans la construction émotionnelle, sociale et culturelle de celles-ci et ceux-ci. De là où ils sont à l'abri, ils peuvent regarder le monde. C'est tout cela, baigné de beaucoup d'émerveillement, qui affleure dans les 400 pages du livre View from my window publié aujourd'hui par Barbara Duriau.
Diplômée de La Cambre en communication visuelle et graphique, Barbara Duriau travaille une quinzaine d’années au studio graphique de Moulinsart où elle est notamment en charge du design de l’Airbus A320 à l’effigie du célèbre héros belge de bande dessinée, Tintin. En 1998, sa soif de découverte et sa curiosité l’amènent à parcourir le monde pendant un an. En 2018, cette amoureuse de la vie et du voyage décide de tout quitter pour changer de vie et s’installer à Amsterdam, la ville européenne de « tous les possibles ». Au mois de mars 2020, le monde entier est confiné. Entre l’isolement et son propre désir d’évasion, l’idée jaillit chez la globetrotteuse : « Nous allons tous être confinés, chez nous, avec une seule et même vue depuis notre fenêtre, pendant de longues et nombreuses semaines. Quelle est cette vue à l’autre bout du monde ? Et si je proposais aux internautes de la prendre en photo et de la partager avec d’autres confinés ? » View from my window est né. Vient ensuite le livre, à se procurer sur le site viewfrommywindow.world
View from my window | 18 x 25 cm | 400 pages | 32 € | viewfrommywindow.world
Fondatrice
Voir et regarder l’art. Puis transformer en mots cette expérience première, qui est comme une respiration. « L’écriture permet de transmuter ce que l’œil a vu. Ce processus me fascine. » Philosophe et sculptrice de formation, elle a été journaliste entre autres pour L’Echo, Marianne Belgique et M Belgique. Elle revendique de pouvoir écrire dans un style à la fois accessible et subjectif. La critique est permise ! Elle écrit sur l’art, la politique culturelle, l’évolution des musées et sur la manière de montrer l’art. Elle est aussi artiste. Elle a fondé le magazine Mu in the City en 2014.
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