Viva Staccioli !

Laure Eggericx
07 août 2015

Mauro Staccioli, Ellisse, 2008, acier corten, 195 x 252 x 48 cm, lot 991, vendu 204.300 euros le 11 juin 2015 au Dorotheum – www.dorotheum.com


Mauro Staccioli est célèbre en Belgique pour son Equilibrio sospeso – le signe urbain qui marque l’entrée dans la forêt à la sortie de Bruxelles à Boitsfort – mais aussi pour le Triangolo qui indique la façade d’Artiscope, la galerie bruxelloise qui le défend depuis de nombreuses années. En juin dernier, le sculpteur italien a fait parler de lui au Dorotheum, enregistrant carrément un record mondial avec une forme elliptique. Son Ellisse, une sculpture en acier de petites dimensions – légèrement plus de deux mètres cinquante ! – a été enlevée à plus de 200.000 euros. Cette œuvre géométrique est typique du travail de l’artiste italien né en 1937 à Volterra en Toscane et connu dans le monde entier pour son art environnemental et ses monuments simples et rigoureux qui marquent le paysage. De Milan à Séoul, de Rome à Porto Rico en passant par Pistoia et Volterra, ses sculptures monumentales ponctuent les espaces urbains et naturels.

L’homme qui a participé à deux reprises à la Biennale de Venise (en 1976 et 1978) a également réalisé des sculptures plus petites, comme celle du Dorotheum. L’esprit reste pourtant le même : équilibre, proportions, ligne architecturale, interaction avec l’espace et l’homme. Comme il le répètera inlassablement, ses sculptures ne sont pas destinées à embellir l’espace. Elles n’ont rien de décoratif. Ce sont des outils qui provoquent ou stimulent, impliquent ou critiquent, afin de susciter une participation active, un questionnement sur la présence de l’homme dans le monde et sur son rapport avec l’environnement. Cette même démarche sous-tend des signes à plus petite échelle.

L’Ellisse, qui a trouvé un nouvel espace, entame une nouvelle vie grâce à une transaction qui restera dans les annales. Il s’agit en effet d’un montant jamais atteint par une œuvre de cet artiste qui faisait l’an dernier encore les beaux jours du château de Seneffe. Une ellipse qui n’a manifestement pas procédé par omission ! D’autres artistes de l’avant-garde des années 1960 ou de l’art italien ont également remporté un joli succès lors de cette vacation. Citons Enrico Castellani avec sa Superficie, une toile en relief de 1960, échangée pour près d’un million d’euros ; Lucia Fontana dont plusieurs œuvres de jeunesse ont fait des prouesses (Busto di Donna, terre cuite, 1949, 588.533 euros) ainsi que Linee, un délicat laiton de 1961 signé Melotti qui a atteint 369.000 euros, soit le double de son estimation.
 

Laure Eggericx

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