Eyes Wide Open, chez Aeroplastics, jusque fin mars, à Uccle, présente 35 artistes et 150 de leurs œuvres.
Eyes wide open, le titre de l'expo, est bien sûr une référence au film de Stanley Kubrick, Eyes Wide Shut. Mais ici, comme le précise Jerome Jacobs, galeriste "Il s’agit d’Eyes Wide Open, c’est-à-dire les yeux grands ouverts. Ouverts sur le monde qui nous entoure, ouverts sur ce monde fabriqué avec toutes ces œuvres et cette production de 35 artistes. Des artistes que nous défendons depuis des années et d’autres qui sont invités pour présenter leur travail ici. Il y a en effet des artistes que nous connaissons depuis toutes ces années et quelques-uns qui sont invités ponctuellement. Et comme c’est moi qui, humblement, ai fait la sélection, je peux dire que tous sont mes coups de cœur !"
De Carlos Aires à Jason Yarmosky est présentée une passionnante diversité d’interprètes et d’œuvres contemporaines de toutes les techniques, tailles et supports, où l’on reconnaîtra quelques styles ou noms, références et idées. Des personnalités s’y trouvent comme une certaine Delphine de Saxe-Cobourg et sa créativité débordante, avec cette fois-ci l'œuvre et le mot Attitude décliné en lettres sur plexi-mirrors. D’autres œuvres interpellent par leurs couleurs comme celles de Renate Rabus, de Georges Meurant aux huiles sur bois représentant des espaces géométriques ou rectangulaires aux couleurs vives, Mark Titchner et ses questionnements en lettres capitales, les immenses toiles de 3 mètres sur 4 de Léopold Rabus comme Les propriétés des choses, ou encore les tapisseries de David Kramer et ses interpellations Fucking Unicorn Shit, Bro ou Vaguely aspirational...
Voici Tracey Snelling avec ses modèles réduits qui représentent des panneaux d’affichage et de signalisation, des billboards (Hugs, Fuck 2020, Gilley’s, etc.) et surtout son Secret bar, immeuble miniature où l’on se sent un peu voyeur quand on l’explore de près, en plongeant le regard dans ses pièces comme un drone-espion le ferait. Cette maquette où tournent des vidéos à l’intérieur revisite des lieux qui existent réellement. Lesquels ont été photographiés et reconstitués en modèles réduits. Bruyants de vérité. Ce fascinant bar clandestin situé à Shanghaï est en fait un appartement privé mais qui a pignon sur rue… Du même style, quoique, Pierrick Sorin est cet artiste et vidéaste qui réalise, via ses installations audiovisuelles, des productions sous forme d'un minithéâtre optique. Où un vrai personnage (lui, en fait) s'anime à l'intérieur d'un décor fixe. Le tout est réalisé par un peu (beaucoup) de technologie via un jeu de reflets sur une plaque de verre inclinée. Son minithéâtre présente donc Chorégraphie sur savonnettes. La scène a été filmée puis reconstituée via une sorte d'hologramme, pour faire simple...
Plus loin, Katia Bourdarel, peintre et sculptrice, avec sa série Songe d'une nuit d'été qui se passe nuitamment en forêt avec des modèles nus. Lesquels déploient une sensation de mouvements dans une lumière concentrée en autant de clairs-obscurs sur fond de mystère et d’ambiances secrètes. Plus loin, voici le plastique ondulé en multicouches, lequel s’intitule Capital Brussels, composé par l'artiste anglais Danny Rolph, et qui rend hommage à notre capitale avec quelques références à dénicher en explorant l’œuvre de près.
Côté objets, voici les œuvres d’Eric Van Hove, qui développe des projets au Maroc avec des artisans locaux en utilisant des structures recomposées et parfaitement imitées en bois de cèdre ou en os de chameaux, par exemple. Ou utilisées à partir de métaux de récupération. Autant de matériaux sans importance mais véritablement réhabilités par leur nouveau destin. Idem pour les bronzes peints de Gavin Turk , qui représentent des objets de la vie quotidienne comme ce... sac poubelle Dump plus vrai que nature. Ou cette bouteille en plastique écrasé Pete, voire encore cet oreiller Prone... Plus loin, voici les tableaux constitués d’assiettes de porcelaine signées Carlos Aires avec, pour la série en rouge bon appétit I, les portraits monochromes où l'on s'amuse à repérer le roi Baudouin, Gandhi, la reine d’Angleterre, Karl Marx et bien d'autres bien plus sympathiques que ceux de la série Télédiario I (en bleu), laquelle représente des policiers casqués et armés jusqu'aux dents. Du même artiste et un peu plus loin, terminons avec Carte d'Or, ce magnifique rideau fait de fines et longues chaînes de métal coloré (plus de 4 mètres) et qui représente un magnifique éléphant. Une œuvre inspirée d’un billet de banque datant du Congo belge.
Mais bien d'autres œuvres sont à admirer, à découvrir. Les yeux grands ouverts.
Eyes wide open
Aeroplastics
207 rue Vanderkindere
1180 Bruxelles
Jusqu'au 14 mai
Sur rendez-vous uniquement
Téléphone 02 537 22 02
Aeroplastics
Journaliste
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